Quelle: Gisti
Pays d’émigration jusqu’au début des années 1990, la Grèce est devenue un pays d’immigration avec l’arrivée des migrants albanais après la chute du mur de Berlin. L’arsenal législatif mis en place alors, basé sur l’expulsion et le contrôle aux frontières, ne peut répondre au phénomène migratoire qui émerge dans les années 2000, à savoir une migration de transit. Répression et détention deviennent des modes de gestion des flux migratoires, sous couvert d’une situation d’urgence… qui dure.
Laurence Pillant, Doctorante géographe, Aix-Marseille université, CNRS (laboratoire TELEMMe) et Harokopio University (Grèce)
Vingt-six ans après l’arrivée massive des Albanais en Grèce après la chute du mur de Berlin et la fin de la dictature d’Enver Hoxha, les migrations continuent, dans ce pays, à être gérées dans l’urgence. Si, depuis 2015, les arrivées de migrants à la frontière gréco-turque sont inédites par leur proportion, les mesures prises pour la « ?gestion ? » de cette situation par le gouvernement grec et l’Union européenne s’inscrivent dans une continuité historique de dissuasion et de répression de la migration. Pays d’émigration jusqu’au début des années 1990, la Grèce devient un pays d’immigration avec l’arrivée de migrants albanais. Cette migration qui apparaît massive et soudaine entraîne la mise en place d’instruments législatifs permettant de contrôler les entrées et le séjour des étrangers présents sur le territoire.
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