Les expulsions massives des migrants subsahariens et le traitement qui leur est réservé suscitent une vive polémique. Face aux démentis des autorités et de la présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabylès, les ONG continuent de s’indigner. En effet, après le lancement d’une pétition signée par des ONG nationales, des intellectuels et des défenseurs des droits de l’homme demandant la suspension des expulsions, c’est au tour de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) d’accuser l’Algérie d’avoir abandonné des Subsahariens dans le désert. Selon l’OIM, l’Algérie «serait responsable de l’abandon dans le désert nigérien d’une partie des 10 000 migrants subsahariens qui s’y trouvent depuis septembre dernier et qui ont été pris en charge par l’OIM». Brandissant des photos et des vidéos, le chef de mission au Niger de l’OIM, Giuseppe Loprete, s’est même indigné du sort qui leur a été réservé en pointant la responsabilité de l’Algérie. Parmi ses nombreuses publications sur Twitter, le responsable de l’OIM diffuse aussi une vidéo sur laquelle un ressortissant malien «affirme avoir été expulsé vers le Niger, alors qu’il était entré légalement sur le territoire algérien». Selon lui, «il y avait même des personnes qui détenaient des billets d’avion que les autorités ont empêché d’effectuer le retour par voie aérienne». En outre, selon l’OIM, deux personnes auraient péri au cours de leur traversée du désert.
Plusieurs médias occidentaux ont diffusé, ces dernières semaines, des vidéos montrant des migrants subsahariens qui affirment également avoir été abandonnés par les autorités algériennes en plein désert lors de leur expulsion. Par ailleurs, dans une déclaration rendue publique hier, le bureau d’Oran de la LADDH répond à Saïda Benhabylès. «Le bureau d’Oran de la LADDH, dont les membres ont eu à cœur de signer, comme d’autres Algériens et Algériennes, cette pétition, regrette qu’une ONG censée être indépendante et participer à soulager la douleur des travailleurs migrants se mettre à vouloir cacher le soleil avec le tamis», explique la LADDH.