Il y a l’odeur du sang qui flotte sur ses rives
Et des pays meurtris comme autant de plaies vives,
Des îles barbelées, des murs qui emprisonnent.
Il y a un bel été qui ne craint pas l’automne,
En Méditerranée.
Dans ce bassin, je jouais lorsque j’étais enfant.
J’avais les pieds dans l’eau. Je respirais le vent.
Mes compagnons de jeux sont devenus des hommes,
Les frères de ceux-là que le monde abandonne,
En Méditerranée.
Georges Moustaki
Côte à côte
Des côtes du Sénégal aux côtes de Syrie, chaque jour des femmes, des enfants, des hommes montent dans des embarcations de fortune ou de la dernière chance où ils laissent effectivement fortune et parfois la vie. Des pateras aux chaluts, dans l’odeur poisseuse de l’angoisse, du mazout, du poisson, ils se serrent silencieusement, côte à côte. Combien de leurs ancêtres ont été arrachés à leurs pays, transportés à fond de cale, vendus…Signe des temps, cynisme des sociétés civilisées, aujourd’hui, les esclaves modernes payent eux-mêmes leur traversée.
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