24. April 2017 · Kommentare deaktiviert für Réfugiés syriens agonisant entre kalachnikovs algériennes et feus marocains* · Kategorien: Algerien, Marokko · Tags: ,

Syrische Flüchtlinge hatten, aus Algerien kommend, schon die marokkanische Oasenstadt Figuig erreicht. AnwohnerInnen begannen, sie zu versorgen. Dann griff das marokkanische Militär ein und schob sie in das Grenzgebiet zurück. Auf der einen Seite blockieren sie nun algerische, auf der anderen Seite marokkanische Soldaten. Unter den Refugees sind viele Frauen und Kinder. AnwohnerInnen, NGO’s und Journalisten wird der Kontakt verwehrt. Vermutlich wollen die syrischen Flüchtlinge weiter nach Ceuta, Melilla und Europa. Letzte Nacht hat eine Frau ein Kind geboren, sie befinden sich ohne jegliche Assistenz im Staub des Niemandslands.

Figuig News | 23.04.2017

Une détresse, réfugiées syriennes à Figuig

Des réfugiés syriens arrivent dans la ville marocaine de Figuig via l’Algérie. Ils y restent quelques jours dans la rase campagne pour, après une petite heure passée dans un quartier de Figuig, être évacués vers la zone tampon où ils sont coincés entre deux armées qui ne s’entendent que par le feu et la haine dans des conditions très inhumaines et déplorables.

Voilà une semaine qu’un groupe de 41 personnes est arrivé à Figuig depuis la zone dite Taghla, de la route d’Ameslou (si vous connaissez bien Figuig), la route qui permettait aux figuiguiens d’accéder à leurs jardins avant que l’Algérie ne confisque ce territoire. Elles ont été acheminées vers cette région par l’armée algérienne selon ce qui se dit. A un kilomètre de la zone tampon entre les deux pays ennemis sur le territoire marocain, ils ont été bloqués par les forces marocaines dans la rase campagne non loin du quartier Baghdad situé au sud est de Figuig. Ils dormaient à la belle étoile sans couverture ni literie et passaient leurs journées sous un soleil ardent qui frôlait les 40° à l’ombre. L’accès vers eux était presque impossible aux civils et toute prise de photo interdite par les responsables marocains d’où la pénurie en photos sur Internet. On pouvait voir parmi ces réfugiés de nombreux enfants de bas âges, des jeunes, des femmes avec enfants sur le dos, des personnes âgées, une femme se déplaçant difficilement deux mains et le menton posés sur un bâton, une femme enceinte…

Mercredi (19 avril), le quartier Baghdad situé au sud est de Figuig s’est réveillé sous les cris des femmes et des enfants syriens qui ont pu fuir le camp où on les bloquait côté marocain. Les habitants du dit quartier les ont bien accueillis et leur proposaient de la nourriture et certains même des vêtements. « Nous n’avons pas besoin de nourriture, nous avons besoin d’un peu de dignité ; on nous tabasse, dit une femme deux enfants entre les mains à une figuiguienne qui lui proposait de l’aide !  » « Pourquoi nous traitent-ils ainsi ? Israël n’aurait pas fait cela pour nous,se demande un jeune, la trentaine ou plus ? »  » On nous a battus, pourquoi, demande un jeune au teint blond ? » « Nous ne sommes pas terroristes, nous ne sommes pas politiciens, nous ne vous demandons qu’un refuge, crie haut et fort un homme avancé dans l’âge ! » « Vive, le roi Mohammed VI, criaient certaines jeunes syriennes à leur arrivée au dit quartier ! »

Une heure après avoir foulé le grand boulevard du quartier Baghdad où ils ont eu un moment de répits, le temps de prendre un café offert par les locaux ; ils ont été débarqués de force et déposés au camp situé en rase campagne. L’après midi, ils ont été conduits de là vers le lieu d’où ils étaient venus. L’armée algérienne les y attendait en formant une chaîne humaine armée et motorisée leur barrant la route et tirant dans l’air ! Derrière eux, les Marocains les empêchaient de retourner au Maroc ! Ils y sont donc là depuis ce mercredi ne pouvant ni retourner d’où ils sont venus le lundi ni rentrer au Maroc ! Tout accès à ces pauvres gens reste quasi-impossible côté marocain ; côté algérien, personne ne s’interroge sur leur sort.

Le temps a connu de fortes chaleurs pour après s’adoucir vers jeudi et connaître quelques pluies. Ni tente, ni couverture, ni literie, le soleil, les moustiques, les serpents, les épines, le froid… Ils attendent, ils attendent !

Un autre groupe de quelques 18 personnes est arrivé à l’ouest de Figuig, vers le pied du monticule Azeghdis, côté col des Moujahidin ; quatre parmi eux auraient rebroussé chemin vers l’Algérie. Le groupe y est bloqué entre armée algérienne et armée marocaine. Ce drame a suscité de la sympathie chez les locaux qui se demandent pourquoi personne ne parle de ce drame humain et pourquoi aucune association caritative ou de droit de l’homme n’est venue s’enquérir de l’état de ces pauvres chassés de leur pays par la guerre et la dictature et dont le malaise fait le bonheur de quelques mafias qui en font fortune. Leur tragédie continue dans le silence, dans le désert, loin des regards de la population et surtout de la presse, au pied est de la montagne Taghla entre deux armées éternellement ennemies. Personne ne peut leur rendre visite ni les aider ! C’est une HONTE que l’Histoire n’oubliera jamais, à deux pas de chez nous !

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Yabiladi | 24.04.2017

Figuig : La situation humanitaire de plus en plus alarmante pour les réfugiés syriens

Refoulés d’Algérie la semaine dernière, une quarantaine de réfugiés syriens sont bloqués à la frontière maroco-algérienne. Entourée de soldats marocains au niveau de la zone tampon frontalière, l’une des femmes enceintes a accouché hier sans assistance médicale. Rabat et Alger, eux, se renvoient la balle. Détails.

La situation humanitaire d’une quarantaine de réfugiés syriens bloqués à la frontière maroco-algérienne, à proximité de Figuig (région de l’Oriental), est alarmante. Alors que les autorités marocaines et algériennes se renvoient la balle sur la provenance de ces réfugiés, des sources associatives s’inquiètent de voir la situation s’empirer.

Une Syrienne donne naissance sans assistance médicale

Dimanche soir vers 22h30, parmi les femmes syriennes enceintes, l’une aurait donné naissance, sans assistance médicale ni soins, dans la zone tampon située à la frontière entre le Maroc et son voisin de l’Est. L’information a été confirmée par Hassan Ammari, représentant local de l’ONG internationale Alarm Phone. «Elle était enceinte de huit mois. Elle a accouché hier soir vers 22h30, cinq jours après son arrivée au Maroc», nous dit-il.

Ce dernier est catégorique sur la primature du droit international dans une situation pareille : «Actuellement, ils sont toujours ‘emprisonnés’ dans une zone qui regorge d’insectes, de scorpions et de serpents, où il fait très froid la nuit et très chaud le jour. Cette situation alarmante impose une intervention humanitaire quel que soit le problème, même si je suis contre l’idée de déployer cette aide seulement en cas d’urgence. Pour moi, un réfugié ayant demandé l’asile doit en bénéficier.»

D’après ce militant associatif, un infirmier de Figuig «a pu ausculter les enfants et les femmes et a tiré la sonnette d’alarme s’agissant de l’état de santé de plusieurs membres du groupe». L’infirmier a également jugé de «l’urgence de dépêcher un médecin spécialiste pour examiner trois cas préoccupants : cette femme enceinte, un enfant et une petite fille souffrant d’infection». Selon Hassan Ammari, «les autorités locales n’ont pas suivi les conseils de l’infirmier, arguant qu’elles attendent les ordres des hautes autorités».

«Rien n’a été fait jusqu’au drame d’hier soir. Ce matin, la situation n’a toujours pas changé. L’apport des repas n’est pas régulier et dépend de la volonté et de l’humeur des personnes sur place, d’après les témoignages des personnes qui suivent de près la situation. Il faut savoir qu’il s’agit d’une zone miliaire qu’aucun civil n’a le droit de franchir. Les habitants et les ONG fournissent les denrées aux soldats marocains. On ne sait pas si elles leur parviennent et si c’est suffisant pour tout le monde.»

Responsabilités partagées entre Rabat et Alger

Le représentant local d’Alarm Phone ne manque pas de fustiger les institutions averties pour ces cas de réfugiés. «Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, l’Organisation internationale des migrants, le Conseil national des droits de l’homme et les autorités ont été avertis mais aucune organisation n’est intervenue, ne serait-ce que pour porter assistance à cette femme enceinte», s’indigne-t-il. Il fait aussi savoir que ces Syriens ont adressé un appel d’urgence à plusieurs ONG et organisations, dont Alarm Phone.

Alors que le Maroc a convoqué l’ambassadeur algérien à Rabat, tout comme les autorités d’Alger qui ont protesté auprès du représentant du Maroc à Alger, Hassan Ammari tire à boulets rouges sur les deux pays : «Dans ce genre de situation, la Convention de Genève pour les réfugiés est claire. Les autorités des deux pays auraient dû prendre leurs responsabilités.» Pour lui, Rabat et Alger étaient censés accorder une attention particulière et une aide humanitaire aux enfants, aux mineurs et aux femmes. «Ils ont le droit de demander l’asile. De même, le HCR aurait dû se mobiliser. C’est malheureux que le droit international n’ait pas été appliqué.»

«Cet échange d’accusation est familier ; ça n’a rien d’étonnant. Mais les deux pays sont responsables. Il faut qu’ils fassent quelque chose sur le plan humanitaire avant de régler les problèmes diplomatiques. La priorité est de penser à ces enfants et ces femmes enceintes.»

Hassan Ammari rappelle que le royaume avait pourtant lancé des initiatives au niveau des frontières orientales et que des réfugiés avaient été auparavant accueillis. Il insiste aussi sur le débat opposant aujourd’hui le Maroc à son voisin de l’Est quant à la provenance de ces Syriens. «Selon les témoignages recueillis lorsqu’on était en contact direct avec ces réfugiés, je vous assure que ces derniers ont affirmé venir d’Algérie et avoir traversé la frontière», dit-il. Le représentant local d’Alarm Phone de conclure : «Le fait de les abandonner en plein air est inacceptable, autant pour la conscience humaine que pour le droit international.»

…Suite : https://www.yabiladi.com/articles/details/53123/figuig-situation-humanitaire-plus-plus.html

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