23. Februar 2018 · Kommentare deaktiviert für „Le Sahel : naissance d’un autre Afghanistan ?“ · Kategorien: Afghanistan, Mali, Sahel

Jean-Jules Lema Landu, kongolesischer Journalist, nach Frankreich geflüchtet, vergleicht den Krieg der westlichen Industriestaaten in Afghanistan und den entstehenden Krieg im Sahel. Er markiert die Ähnlichkeit der militärstrategischen Ziele: Wer Afghanistan militärisch beherrsche, beherrsche das Scharnier Asiens und damit einen großen Teil der Welt – und Ähnliches gelte für die militärische Beherrschung des Sahel als Scharnier Afrikas. In Afghanistan ist diese Strategie bereits gescheitert.

WakatSéra | 20.02.2018

« On ne peut comparer que les choses comparables », conseille-t-on en science. Et de là, à aboutir à la conclusion hâtive : « Le Sahel n’est pas l’Afghanistan », il n’y a qu’un petit pas à franchir. Or, à y regarder l’évolution des deux situations de près, celle-ci repose sur deux éléments solides de comparaison. Au point de conduire vite à l’antithèse : « Le Sahel ressemble à l’Afghanistan ».

By Daouda ZONGO

En résumé, l’Afghanistan « rebelle » s’est créé sur fond de lutte d’influence entre l’ex-URSS et les Etats-Unis. L’hypothèse retenue était fondée sur l’idée selon laquelle « qui arriverait à imposer son idéologie à l’Afghanistan, serait incontestablement le maître du monde ». Rêve millénaire de puissance, à l’origine de la création des empires !

De fait, cette région-charnière entre l’Iran à l’ouest (faisant jonction avec le Moyen-Orient, jusqu’aux portes de l’Afrique), la Chine, à l’est, et l’Inde, au sud, constituait une véritable plaque tournante stratégique.

D’ailleurs, avant la présence de l’ex-URSS et, par la suite, celle des USA, ce sont les empires mongol de Gengis Khan (1220) et britannique (1839 – 1842), qui s’étaient fracassés sur ce « peuple fait en bronze ». Les Russes, humiliés, sont chassés entre 1988 et 1989, tandis que les Américains qui ont pris la relève, depuis, sont en train d’y mordre la poussière.

Ce qui étaye la thèse de comparaison, c’est, d’abord, cette succession de stratégies militaires opérées par les USA – ou, du moins, le changement de nom d’opérations – qui n’a rien modifié sur le terrain : « Forces américaines », « Alliance du Nord », lesquelles n’ont pas empêché la prise du pouvoir par les Talibans, en 1996. Et, en cours : « Force internationale d’assistance à la sécurité » (ISAF), sous l’égide de l’Otan, depuis 2001. En train de se déliter. Sans gloire.

La vertu du dialogue

Engagées au Sahel depuis 2013, les forces françaises sont sur les traces des Américains. Au début dénommées « Serval », aujourd’hui, appelées « Barcane », elles cherchent des alliances, pour tenir le cap. L’Occident y prête attention. La récente conférence de Munich sur la sécurité vient de le démontrer. L’Allemagne s’est déjà jetée à l’eau, alors que le « G5 Sahel », force de cinq pays africains concernés, a déjà pris forme.

C’est vrai que, si par rapport au temps, les deux situations se distinguent (les Etats-Unis y croisent le fer depuis près de 30 ans, alors que la France pose ses premiers pas : cinq ans à peine), l’hypothèse d’enlisement du pays de Macron au Sahel n’est pas a priori à exclure. « Enlisement », puisque aussi bien en Afghanistan qu’au Sahel, l’engagement militaire n’est pas d’ordre classique. C’est une guerre dite « asymétrique ». Souvent pérenne. Où l’adversaire, toujours insidieux, attaque à contre-pied et disparaît. Et, c’est là, le deuxième élément de comparaison.

A mettre en perspective la situation qui prévaut au Sahel, avec cette spécificité d’un conflit tentaculaire qui gagne déjà du terrain au-delà du cercle sahélien, il ne serait pas téméraire de penser qu’un « deuxième Afghanistan » est en train de naître en Afrique de l’Ouest. Où la France défend, à la fois, son pré carré et la paix universelle.

Mais, au lieu de la guerre, au visage toujours hideux, ne serait-il pas avantageux d’envisager la vertu du dialogue avec les djihadistes et autres insurgés ? Et d’oublier ainsi cette débauche de moyens militaires forcément destructrice ?

Par Jean-Jules Lema Landu, journaliste congolais, réfugié en France

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