22. Juni 2017 · Kommentare deaktiviert für Marokko, Figuig: Hintergrundbericht zum Ende der Flüchtlingsblockade · Kategorien: Algerien, Marokko · Tags:

Die algerische Zeitung „Le Soir“ veröffentlicht Gründe, die zur Aufhebung der marokkanischen Flüchtlingsblockade an der Grenze zu Algerien geführt haben. Die Angaben können hier nicht überprüft werden.

Die Flüchtlingsblockade hatte seit dem 17. April 2017 angedauert. Marokkanisches Militär hatte ungefähr syrische Flüchtlinge in der Stadt Figuig festgenommen und in das Niemandsland an der Grenze zurückgeschoben. In den letzten Wochen war der Hälfte der Flüchtlinge mit Unterstützung der marokkanischen Lokalbevölkerung die Weiterflucht geglückt. Die restlichen 28 Flüchtlinge, unter ihnen viele Kinder und Frauen, wurden seit einer Woche zur Strafe von den marokkanischen Militärs regelrecht ausgehungert. Als eine algerische Busdelegation unter Leitung des UNHCR an der Grenze erschien, um die Flüchtlinge nach Algerien zurückzunehmen, verhinderte dies das marokkanische Militär, ebenso wie die weitere Lebensmittelversorgung durch die Lokalbevölkerung und den Kontakt zum UNHCR in Marokko. Als mehrere Kleinkinder am vergangenen Montag wegen Trinkens salzigen Brackwassers schwer erkrankten, nahm ein renommierter amerikanischer Anwalt die Vertretung der blockierten und ausgehungerten Flüchtlinge in die Hand und intervenierte beim UNHCR in New York sowie beim Internationalen Roten Kreuz in Genf. Den blockierten Flüchtlingen war es gelungen, Fotos und Dokumentationen ihrer Lage über Soziale Medien im Umlauf zu bringen. Angesichts der drohenden dramatischen internationalen Eskalation entschloss sich der marokkanische Staat mitten in der Nacht von Dienstag auf Mittwoch zu einer Evakuierung und Aufnahme der Flüchtlinge in Marokko. Ein Teil von ihnen befindet sich auf dem Weg nach Europa.

Ob die Festung Europa und internationale Organisationen in diesem Fall gezielt die jahrezehntealte marokkanisch-algerischen Grenzschliessung genutzt haben, um ein menschenverachtendes Zeichen zu setzen und Algerien zum Stoppen aller Transitflüchtlinge zu bewegen, kann nur gemutmasst werden. Am selben Tag der Aufhebung der marokkanischen Flüchtlingsblockade gab der algerische Staat gegenüber den internationalen Organisationen UNHCR und IOM bekannt, dass er alle Flüchtlinge in Algerien biometrisch erfassen lassen wolle.

Le Soir d’Algérie | 22.06.2017

Affaire des réfugiés syriens bloqués à Figuig: Mohammed VI a fini par céder

L’affaire des réfugiés syriens bloqués à la frontière marocaine semble avoir trouvé son épilogue. Contre toute attente, Mohammed VI a, en effet, annoncé mardi soir sa décision de régler la situation des treize familles concernées. Cette décision intervient suite à un très long processus dont nous vous livrons ici le contenu.

Abla Chérif – Alger (Le Soir) – La nouvelle est tombée au moment où on s’y attendait le moins. Mardi, alors que s’égrènent les dernières minutes de la soirée, une information fait le tour des réseaux sociaux. Les familles syriennes bloquées à Figuig depuis le 17 avril dernier ont été autorisées à quitter cette parcelle d’enfer où elles avaient été cantonnées de longues semaines durant. Les premières photos circulent déjà. Elles montrent des hommes assis dans des bus flambants neufs. La nouvelle est donc officielle. La MAP, l’agence de presse gouvernementale marocaine, fait savoir que le roi a donné des instructions pour le «règlement immédiat de la situation des Syriens bloqués à la frontière». Il est 23h passées. Deux heures plus tard, une délégation officielle arrive à Figuig.

Lors d’une conférence de presse animée hier, des représentants d’Amnesty International ont informé la presse que des bus officiels étaient arrivés vers minuit à Figuig. A leur bord, des défenseurs des droits de l’Homme et des représentants d’associations marocaines. A une 1h20, les bus transportant cette fois-ci les 28 réfugiés arrivent à Bouarfa, à une centaine de kilomètres de Figuig. Ils sont accueillis par les autorités locales qui leur offrent un dîner. Les premiers soins leur sont prodigués sur place.

La nuit s’achève ainsi à Bouarfa. Le lendemain matin, les bus reprennent la route vers Oujda. «C’est une affaire que nous continuerons à suivre pour savoir si le règlement de la situation de ces réfugiés s’effectue comme il se doit», affirment les représentants d’Amnesty International à Alger.

La conférence de presse qu’ils animaient hier matin était en fait prévue depuis plusieurs jours déjà. A l’origine, elle avait été programmée pour alerter l’opinion internationale sur le calvaire enduré par les 28 Syriens bloqués à Figuig. Les évènements se sont précipités et alors que rien ne le laissait présager, un ordre du palais royal a été transmis aux autorités marocaines pour la prise en charge de cette affaire. Ces mêmes autorités avaient accusé l’Algérie d’avoir volontairement permis le passage de ces familles, une cinquantaine de personnes au début, vers son territoire. Une accusation fortuite.

Face au drame humanitaire qui se déroulait non loin de leur territoire, les autorités algériennes ont cependant décidé d’agir en acceptant la prise en charge de ces familles. Il y a plus de deux semaines, une délégation parmi laquelle se trouvait des représentants du HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés) et du Croissant-Rouge algérien s’est déplacée à Figuig pensant ramener avec elle les réfugiés. Ces derniers ont été cependant surpris par la décision marocaine de ne pas permettre l’opération sous prétexte qu’elles ignoraient le lieu où se trouvaient les 28 personnes.

Depuis, plus rien. En dépit des appels incessants des organismes de défense des réfugiés et des droits de l’Homme, les familles sont restées bloquées à Figuig. Amnesty International, qui suivait l’affaire de très près, avait alors publié un communiqué relatant les conditions effroyables dans lesquelles se trouvaient les malheureux. Parmi ces réfugiés, certains avaient pu joindre la presse algérienne pour relater le calvaire dans lequel ils se trouvaient. L’un d’entre eux, Abou Zoheir, avait livré un témoignage poignant au Soir d’Algérie. Il relatait notamment les sanctions sévères prises à l’encontre de ce groupe «car une vingtaine de réfugiés avaient réussi à s’échapper de Figuig». Onze enfants, deux femmes et des hommes d’un certain âge sont restés sur les lieux.

Encerclés par des soldats de l’armée marocaine, ils ont été privés de toute aide humanitaire que leur fournissait jusque-là la population de la ville de Figuig. Livrés à leur sort dans un terrain désertique où pullulent les scorpions, ces Syriens se sont retrouvés contraints des’abreuver au cours d’eau salé qui traverse Figuig.

Chaque jour, Abou Zoheïr et ses compagnons adressaient à la presse algérienne des messages où ils suppliaient les organismes des droits de l’Homme d’agir au plus vite afin que leur parviennent des vivres et de l’eau potable.

Lundi au soir, ces derniers avaient lancé un ultime SOS informant l’opinion que parmi les onze enfants, six souffraient de fortes fièvres et de douleurs abdominales dues à l’absorption d’eau salée et saumâtre.

L’appel est resté vain. Les pressions exercées par les organismes internationaux ainsi que la pétition remise à Macron lors de son récent déplacement au Maroc également. Que s’est-il passé pour que le roi change soudainement d’avis ? Selon les informations en notre possession, tout a, en réalité, commencé ce lundi, lorsqu’un avocat américain de renom a décidé de prendre l’affaire de ces réfugiés en charge. Inquiété par la dégradation de l’état de santé des six enfants, dont une petite de deux ans, il alerte les Nations-Unies. Un rapport détaillé et appuyé par des photos est remis à la section concernée.

Parallèlement, il joint le CICR (Croix-Rouge internationale), à Genève, et leur décrit la situation avec force détails. Cette dernière charge ses représentations à Alger et au Maroc de faire le nécessaire pour qu’une aide parvienne aux concernés dans les heures qui suivent. Les organismes basés à Alger rappellent que les réfugiés se trouvent sur le territoire marocain et qu’il leur est, par conséquent, impossible d’agir directement.

Au Maroc, les défenseurs des droits de l’Homme ayant signé la pétition transmise à Macron profitent de l’occasion pour relancer l’affaire. Le CICR alerte les autorités en précisant que les enfants pris de fièvre risquent à chaque moment la mort. Mardi, Journée internationale des réfugiés, le roi décide de céder. Figuig s’est enfin vidée des damnés qui l’occupaient …

A. C.

 

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