28. Oktober 2013 · Kommentare deaktiviert für EU vermisst Gadhafi · Kategorien: Italien, Libyen, Tunesien

http://www.algerienews.info/leurope-regrette-kadhafi/

Immigration clandestine

L’Europe regrette Kadhafi

Algérie News

Le Sommet européen qui a traité la question de l’immigration clandestine, à travers la mer Méditerranée, s’est terminé en queue de poisson. Les chefs d’Etat ont préféré différer les mesures à prendre après les élections européennes, c’est-à-dire jusqu’au mois de juin 2014.

Cependant, pour dissimuler ce désaccord, les Européens ont finalement trouver l’issue dans la terminologie préférant parler de « solidarité » que d’actions concrètes : « ils se sont engagés à se montrer solidaires », rapporte une dépêche AFP. Autrement dit, l’Europe montre sa solidarité mais jette en pâtures, une Italie qui affronte seule des vagues d’immigrants.
Au départ, cette épineuse question n’a pas été inscrite à l’ordre du jour d’un Sommet qui se veut une réponse européenne à l’espionnage américain, mais l’Italie est parvenue à l’imposer malgré le véto allemand. Le Chef du gouvernement italien, Enrico Letta qui avait demandé que l’immigration soit au menu du Sommet européen s’est néanmoins déclaré satisfait des conclusions adoptées par ses homologues européens. « Nous nous sommes battus pour imposer la question des migrations et pour que les conclusions prévoient un contenu opérationnel.
Elles sont satisfaisantes par rapport à nos attentes, car elles ont incorporé le concept de solidarité, ce qui n’était pas acquis », a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse à l’issue du Sommet. Le problème est qu’il y a « diverses lectures pour la solidarité », a tempéré un diplomate européen sous couvert de l’anonymat. « Des pistes d’actions ont été dégagées, mais ce n’est pas encore une politique », a-t-il commenté. Enrico Letta a reconnu que ce Sommet « ne sera pas suffisant s’il n’est pas suivi d’actions opérationnelles ». « Les dirigeants européens jouent la montre », a regretté Judith Sunderland, une responsable de l’ONG Human Rights Watch (HRW). « les attentes étaient peut-être trop élevées, mais la déception est grande », a-t-elle ajouté. Mandat a été donné aux ministres de l’Intérieur de s’entendre sur des actions à mener lors de leur prochaine réunion en décembre. Or, le temps presse. 700 migrants à la dérive ont encore été secourus dans le canal de Sicile dans la nuit de jeudi à vendredi et le chef de l’Etat français François Hollande a évoqué un possible exode de réfugiés syriens avant l’hiver. « Nous devons agir dans l’urgence et anticiper », a-t-il soutenu.

Un fardeau à partager

Mais les dirigeants européens divergent encore sur les solutions à apporter. Les traités européens prévoient le partage des responsabilités, y compris financières. Mais les pays du Nord refusent tout partage du fardeau. Le traitement des demandes d’asile incombe aux autorités du pays d’arrivée, et 24 des 28 membre de l’UE refusent obstinément de modifier ou d’assouplir cette règle. La chancelière allemande Angela Merkel a été très directe sur cette question vendredi en excluant toute modification de cette règle. « Ne nous décevez pas », avait lancé jeudi la maire de Lampedusa, Giusi Nicolini. L’UE répond avec deux idées d’actions : relancer le dialogue avec les pays de départ et de transit des migrants. Mais cette tâche est impossible avec la Libye en raison du chaos politique, a relevé la commissaire en charge des affaires intérieures, Cecilia Malmström. Ils s’engagent aussi à renforcer les moyens de Frontex, l’agence chargée de gérer la coopération aux frontières extérieures de l’UE, et du bureau européen d’appui en matière d’asile. Pourtant, les grands argentiers de l’UE ont taillé dans le budget alloué à ces deux agences. « Il faudra des moyens. Des choix devront être faits », a reconnu un négociateur européen. L’argent doit financer la grande action de surveillance et de sauvetage dans les eaux de la Méditerranée entre Chypre et l’Espagne, annoncée juste après le drame de Lampedusa. Un groupe de travail s’est réuni jeudi pour identifier les moyens et les fonds nécessaires. Il doit rendre un rapport avec des « propositions concrètes » pour la réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE des 5 et 6 décembre.
Mme Nicolini est plus que dubitative. « Les réponses ne sont pas Frontex ou Mare Nostrum », l’agence de surveillance des frontières européennes et l’opération de surveillance lancée par Rome avec cinq navires de la Marine italienne, a-t-elle affirmé. « Ces opérations limitent les naufrages, mais elles ne permettent pas de les éviter », a-t-elle expliqué. « Il faut changer le système d’asile », selon elle. Mais le sujet est trop sensible pour les dirigeants de l’UE, attaqués sur cette question par des partis populistes de plus en plus vindicatifs.
Yanis Ramy

«Route de la Méditerranée centrale»

La Libye n’est plus la zone tampon de l’UE

L’accord signé par l’UE avec Kadhafi en 2009, assurait le contrôle des flux migratoires vers le Vieux Continent. Aujourd’hui, cinq mille kilomètres de frontières maritimes et terrestres restent sans aucune surveillance.

Depuis la chute des régimes tunisien et libyen, le nombre d’immigrants clandestins ayant tenté par voie maritime de rejoindre les côtes-sud de l’Europe a atteint des sommets. La proximité géographique de Lampédusa et de Malte font de ces deux îles européennes le «point de chute» privilégié des embarcations de fortune utilisées par les «trafiquants». Devant l’ampleur du phénomène, les gouvernements européens tentent de nouer des conventions avec les nouvelles autorités de la Libye, «plaque tournante» de ce trafic selon plusieurs rapports. Les Européens ne cachent pas leurs ambitions et objectifs : relancer l’accord signé en 2009 avec l’ex-régime de Mouammar Kadhafi. L’accord, dont les détails avaient été révélés après la révolution libyenne, prévoyait que le gouvernement libyen met en place sur son territoire des «camps de rétention» pour regrouper les candidats Sub-Sahariens à l’immigration vers l’Europe. Les spécialistes considéraient que la Libye était devenue «la route de la Méditerranée centrale». En contrepartie, le gouvernement libyen recevait des aides annuelles pouvant atteindre les trois milliards d’euros. Des aides qui auraient dû être destinées, en grande partie, à la prise en charge des clandestins, en majorité venus de l’Ethiopie, l’Erythrée, du Tchad et du Niger.
En août 2011, au moment de la chute de Tripoli, la communauté internationale découvre plus d’un million de Sub-Sahariens dans les camps libyens vivant dans des conditions inhumaines. L’Europe, fer de lance de l’opération militaire en Libye, fait mine de ne «rien voir». Les exactions des rebelles à l’encontre de ces «Noirs», soupçonnés d’être des mercenaires à la solde de Kadhafi, sont passés sous silence. Izabella Cooper, spécialiste des flux migratoires auprès de Frontex, avait rendu public un rapport très peu diffusé. Mme Cooper a réussi à atteindre des villes de l’extrême sud libyen, porte d’entrée des clandestins. Selon elle, «personne ne contrôle les frontières sud du pays. A Sebha, les habitants restent impuissants devant l’ampleur du phénomène. La pression migratoire risque de redoubler dans les prochains mois». C’était au mois de février 2013, quelques mois avant les naufrages de Lampedusa. Le 8 octobre 2013, des responsables du ministère libyen de l’Intérieur ont rencontré à Tripoli une délégation de la police italienne, pour discuter de la réactivation de la coopération de sécurité entre les deux pays, en particulier dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine. L’Union européenne et la Libye ont signé le 19 septembre un accord aux termes duquel le gouvernement doit déployer des efforts supplémentaires pour surveiller et protéger les frontières le long de sa côte nord et du désert au Sud, ainsi que ses frontières avec les pays d’Afrique. Devant la fragilité des institutions libyennes et l’anarchie sécuritaire qui y prévaut, l’accord restera pour longtemps lettre morte. Le 14 octobre, Ali Zeidan, Premier ministre libyen, a réclamé lors d’une visite à Malte une aide financière et surtout un accès aux données satellitaires de l’UE. Les frontières sud et maritimes de la Libye s’étalent sur plus de cinq mille kilomètres.
Y. C.

Beitrag teilen

Kommentare geschlossen.