05. Dezember 2015 · Kommentare deaktiviert für Tunesien: Nationaler Sicherheitsapparat Ben Alis neuinstalliert · Kategorien: Tunesien

Quelle: El Watan

Le grand remue-ménage sécuritaire

Le chef du gouvernement tunisien, Habib Essid, a décidé, avant-hier, d’éliminer le secrétariat d’Etat à la Sécurité et de rétablir la Direction générale de la sécurité nationale. De nouvelles nominations ont été également opérées aux plus hauts postes sécuritaires.

L’attentat meurtrier du 24 novembre dernier a convaincu le chef du gouvernement tunisien de la nécessité d’opérer des changements dans le système sécuritaire. Ainsi, le secrétaire d’Etat à la sécurité, Rafik Chelli, a été remercié. Le poste vacant depuis février 2014 du directeur général de la Sûreté nationale a été attribué à Abderrahmane Belhaj Ali, directeur général de la sécurité présidentielle entre 1987 et 2001, qui est passé aux chancelleries de Nouakchott et La Valette avant de partir en retraite il y a deux ans.

Le mouvement a également touché plusieurs postes importants : l’inspection générale de la Sûreté nationale (Sami Abdessamad), la direction générale des services techniques (Néjib Dhaoui), la direction générale des services spécialisés (Imed Achour) et la direction générale de la sûreté publique (Omar Massoud). D’autres nominations sont attendues dans les jours à venir. Selon des sources concordantes dans la sphère politique, Habib Essid a fini par trancher dans un dossier qui serait resté des mois sur son bureau.

L’expert sécuritaire et ex-colonel à la retraite, Ali Zeremdini, pense que «ces diverses nominations ne sauraient qu’être bénéfiques à l’institution sécuritaire, dans la mesure qu’il s’agit de personnes expérimentées». Le politologue Slaheddine Jourchi rappelle que les postes-clés au ministère de l’Intérieur ont fait l’objet, depuis le 14 janvier 2011, de tiraillements entre les composantes des diverses équipes gouvernantes, surtout après le limogeage de plusieurs dizaines de hauts cadres par Farhat Rajhi, le ministre de l’Intérieur au sein des gouvernements de Mohamed Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi. «Ce vide a permis à Ennahdha de placer ses hommes pendant la gouvernance de la troïka.

Pendant la gouvernance de Mahdi Jemaâ et  même celle de Habib Essid, ces hommes sont restés bien soutenus, vu le poids politique d’Ennahdha sur l’échiquier politique», ajoute l’expert. «Il a fallu un coup terroriste d’envergure pour convaincre le gouvernement de retourner à l’ancienne école sécuritaire», conclut-il. L’approche tunisienne en matière de lutte antiterroriste ne se limite pas aux aspects sécuritaires malgré leur importance.

En effet, le ministère de l’Education a décidé de généraliser, en 2016, les clubs culturels à tous les établissements scolaires. «L’adhésion des élèves sera obligatoire», annonce le ministre Néji Jalloul, convaincu que «la culture sert fondamentalement la lutte antiterroriste dans la mesure où elle forge la personnalité de l’enfant et de l’adolescent». Pour sa part, le ministre chargé des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile, Kamel Jendoubi, a régulièrement insisté sur «le contrôle du financement des associations» et opéré «plus de 700 contrôles dans ce sens».

Le secrétaire général du gouvernement, Ahmed Zarrouk, a déploré le fait que la justice s’est opposée à plus de 150 requêtes de dissolution d’associations présentées par la présidence du gouvernement. Il faut signaler que le ministère de l’Intérieur a dernièrement écarté 110 agents relevant de l’appareil sécuritaire, des corps de la douane, de la police et de la Garde nationale en raison d’éventuelle connivence avec des éléments terroristes ; ils ont été recrutés sans enquête sécuritaire pendant la gouvernance de la troïka. Par ailleurs, le couvre-feu dans le Grand-Tunis a été ramené à 5 heures (entre minuit et 5h) depuis le 30 novembre, alors que l’état d’urgence a été prolongé pour un mois à partir du 24 novembre.

Sellami Mourad

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