17. Oktober 2013 · Kommentare deaktiviert für Griechenland / Lesbos: the new European cage for migrants – declaration · Kategorien: Griechenland · Tags:

Below you find a common declaration of Migreurope, Welcome to Europe and Youth without Borders (Jugendliche ohne Grenzen – JOG) about the situation on Lesvos/Greece with a newly built detention center close to the village of Moria.

Lesvos/ Greece the new European cage for migrants

The recent tragedies in Lampedusa have highlighted, once again, the prevailing indifference of the EU toward the fate of migrants. At the gates of Europe, in Italy as well as on the Greek islands, migrants are subjected to arbitrary and dangerous border controls and security measures that put their lives at risk.

In the last days more than 80 migrants succeeded in reaching the island of Lesvos despite the numerous illegal push backs that take place in the Aegean Sea. These women, children, and men, fleeing war-torn countries, dictatorial regimes or unsustainable socio-economic conditions, are subjected to violence and the indifference of the Greek and European authorities. In absence of any clear regulation, police and coast guard authorities keep the migrants who survive the dangerous sea crossing in a legal limbo, without any form of protection, care, and information.

Migrants who arrive on the island of Lesvos have to be registered in order to be able to leave the island. However, this registration is currently only happening after having been arrested and detained in a newly constructed detention facility near the village of Moria. Opened on the 25th of September 2013, the detention centre is officially described as a “first reception centre” but is de facto a closed camp, surrounded by fences and barbed wire. In the end it shall provide also about 600 places for longterm detention. The local police, assisted by the European agency Frontex, is responsible for identifying migrants, trying to obtain information concerning migration patterns. These procedures are not meant to offer protection for migrants but instead constitute strategies for further control, surveillance and deterrence. Applying for asylum is currently impossible.

In 2009, people from Lesvos, migrants and international activist networks succeeded in closing the old detention centre of the island, in the industrial area of Pagani. Pagani had become the symbol of inhuman conditions of detention, a Guantanamo in the Aegean. A few months later local activists themselves opened “Pikpa”, a self-organised village of solidarity where hundreds of refugees were welcomed. This experience of real hospitality shows that no detention is necessary.

Those who have lost their lives in the Aegean Sea as well as in other parts of the Mediterranean Sea and those who are detained in cages remind us of the violence of the European border regime. Its practices, however, cannot stop people from moving; they only create more dangerous migration paths.

We do not tolerate this situation. The example of a selforganised reception center in Pikpa on Lesvos, where local people provided hospitality to those arriving proves that there are alternatives to militarised border controls, push backs, and detention centers. This alternative is based on solidarity.

Together we will not accept any detention of people who are urgently searching for safety. We want to welcome them in Europe. Their freedom of movement concerns all of us. We will never accept another Pagani.

Welcome to Europe, Youth without Borders (Jugendliche ohne Grenzen – JOG) and their afghan friends and members, who had been detained in the hell of Pagani in 2009 and before as minors and returned to Lesvos these days, Migreurop.


Lesbos/Grèce, la nouvelle “cage” pour migrants

Les récentes tragédies à Lampedusa ont mis en lumière, une fois de plus, l’indifférence dominante de l’Union européenne face au sort des migrants. Aux portes de l’Europe, en Italie comme dans les îles grecques, les migrants sont sujets à des contrôles arbitraires aux frontières, et à des mesures sécuritaires qui mettent leurs vies en danger.

Ces derniers jours, plus de 80 migrants ont réussi à gagner l’île de Lesbos, malgré les nombreux refoulements qui ont lieu en Mer Egée. Ces femmes, ces enfants et ces hommes, qui fuient des pays dévastés, des régimes dictatoriaux ou d’insupportables conditions socio-économiques, sont victimes de violences et de l’indifférence des autorités grecques et européennes. En l’absence d’une réglementation claire, la police et les garde-côtes laissent les survivants de ces dangereuses traversées dans des limbes juridiques, sans aucune forme de protection, de soins et d’information.

Les migrants qui arrivent sur l’île de Lesbos doivent s’enregistrer afin de pouvoir ensuite quitter l’île. Néanmoins, l’enregistrement ne se déroule généralement qu’après leur arrestation et leur détention dans un nouvel établissement près du village de Moria. Ouvert le 25 septembre 2013, ce centre de détention, décrit officiellement comme un “centre de premier accueil”, est de facto un centre fermé, entouré de barrières et de fil barbelé. Il devrait par la suite également comprendre 600 places pour l’enfermement sur de plus longues périodes. La police locale, assistée par l’agence européenne Frontex, est responsable de l’identification des migrants, mais aussi des recherches d’informations sur les routes migratoires empruntées. Ces procédures ne signifient pas pour autant que les migrants accèdent à une protection, elles constituent en revanche des stratégies de contrôle, de surveillance et de dissuasion supplémentaires. Demander l’asile est actuellement impossible.

En 2009, des habitants de Lesbos, des migrants et des réseaux de militants internationaux ont réussi à faire fermer le vieux centre de détention de l’île, situé dans la zone industrielle de Pagani. Pagani est devenu le symbole des conditions inhumaines de détention, un Guantanamo dans la mer Egée. Trois ans plus tard, les militants locaux ont ouvert “Pikpa”, un village de solidarité auto-organisé où des centaines de réfugiés ont été accueillis. Cette expérience d’hospitalité réelle montre que l’enfermement n’est pas nécessaire.

Les personnes qui ont perdu la vie en mer Egée, comme ailleurs en mer Méditerranée, et celles qui sont détenues dans de véritables ”cages”, nous rappellent la violence du régime européen des frontières. Ces pratiques ne peuvent pourtant pas empêcher les personnes de se déplacer; elles ne font que créer des trajectoires migratoires plus dangereuses.

Nous ne tolérons pas cette situation. L’exemple du centre d’accueil auto-organisé de Pipka à Lesbos, l’hospitalité de la population locale aux arrivants, prouve qu’il existe des alternatives à la militarisation du contrôle des frontières, aux refoulements et aux centres de détention. Cette alternative est basée sur la solidarité.

Ensemble, nous n’acceptons pas la détention de personnes en recherche de protection et de sécurité. Nous voulons les accueillir en Europe. Leur liberté de mouvement nous concerne tous. Nous n’accepterons jamais d’autres Pagani.

Bienvenue en Europe, Jeunes sans Frontières (Jugendliche ohne Grenzen – JOG) et leurs amis afghans et membres, qui ont été détenus dans l’enfer de Pagani en 2009 et avant comme mineurs et expulsés à Lesbos ces jours-ci, Migreurop.

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