31. August 2017 · Kommentare deaktiviert für Marokko 1932 – 1973 – 2017 · Kategorien: Marokko · Tags:

Zum islamischen Fest Aid Al Adha im Jahr 1973 hat der marokkanische Staat unter König Hassan II. 16 Gefangene erschiessen lassen und eine mörderische Welle über Linke, neue Eliten und die bäuerliche Bevölkerung in einem linken Guerilla-Fokus im Mittleren Atlas folgen lassen. In den frühen 1970er Jahren war die marokkanische Linke bereits transnationalisiert, sie hatte Rückzugsgebiete, Unterstützungen und Ausbildungsorte in Spanien, Frankreich, Belgien, Libyen sowie Palästina. Die Repression 1973 erfolgte in Mittäterschaft der französischen Regierung.

Aus derselben Region im Mittleren Atlas war Anfang der 1930er Jahre der wichtigste bewaffnete Aufstand gegen den französischen Kolonialismus erfolgt. 2017 waren fast alle Jugendlichen der Anschläge in Barcelona und Umgebung mit Herkunftsfamilien aus eben dieser Region im Mittleren Atlas verwandtschaftlich verbunden. Größtenteils waren sie dort geboren, sind aber allesamt in Spanien aufgewachsen.

Diese Region im Mittleren Atlas gehört noch heute zum ärmsten Gebiet Marokkos. In den 2000er Jahren bildeten sich dort Protestbewegungen gegen die ausserordentlich hohe Kindersterblichkeit und gegen das Sterbenlassen im Mittelmeer. Die Gegend zwischen dem Mittleren Atlas und der Stadt Khouribga wurde damals wegen der zahlreichen Tode von Harragas aus der Region das „Dreieck des Todes“ genannt. Die politische Linke hat auch dort fast alles Terrain verloren.

Yabiladi | 31.08.2017

Histoire : Quand le Maroc sous Hassan II exécutait par balle 16 détenus le jour de l’Aïd Al Adha

Dans la matinée du 1er novembre 1973, coïncidant avec le jour de l’Aïd Al Adha au Maroc, le royaume exécutait par balle 16 opposants au régime de feu le roi Hassan II. L’exécution aura lieu à Kenitra, comme le rapporte l’ouvrage de Mohamed Louma publié en 2003 et intitulé Attaoura Al Maou’ouda (la Révolte avortée). Histoire.

Photo d’illustration. / DR

Au début des années soixante, au lendemain de l’indépendance du Maroc, de nombreux jeunes Marocains se sont inspirés des pensées gauchistes. Parmi eux, Omar Dahkoun, membre de l’UNFP et du Tanzim, la branche radicale de l’Union nationale des forces populaires (UNFP) et ami de Fkih Basri et de Mohamed Bennouna.

Le militant marocain a démontré depuis son jeune âge un grand intérêt pour la politique. D’ailleurs, il est lauréat de l’école Annahda (la renaissance) de Salé, une institution célèbre grâce à ses lauréats dont certains deviendront le noyau de l’UNFP.

Fin octobre 1965, l’assassinat du leader gauchiste Mehdi Ben Barka représentera un tournant décisif dans l’histoire de la gauche marocaine. Sa disparition convaincra certains Marocains d’emprunter la voie de l’opposition armée pour renverser le régime du roi Hassan II. L’autre événement qui contribuera à cette mutation est la défaite des armées arabes en 1967 contre Israël. L’un des derniers clous dans le cercueil de la pensée selon laquelle l’action politique débute au sein des institutions. C’est à cette époque qu’Omar Dahkoun et ses camarades commenceront leur projet d’organisation secrète ou une branche armée. Chose faite.

Le militant de la gauche marocaine Mehdi Ben Barka. / Ph. DR

Le théâtre de Mohammed V et plusieurs infrastructures américaines au Maroc visés

Ce n’est que le 22 mars 1973 qu’Omar et ses camarades sont arrêtés par la police marocaine. Deux jours plus tard, le ministère de l’Intérieur rend public un communiqué où il informe d’un retour au calme dans la région de Moulay Bouazza et Goulmima après le démantèlement d’une cellule armée. L’Intérieur a indiqué aussi que son enquête a révélé l’existence d’une organisation armée très répandue dans certaines villes marocaines, comme Casablanca, Rabat et Oujda. De nombreuses armes et des explosifs sont aussi saisis.

Les accusés ont été déférés devant le tribunal militaire de Kenitra. Pendant le procès, Omar Dahkoun n’a pas nié sa quête pour renverser le régime. L’occasion pour lui de souligner que depuis 1967 et jusqu’au 22 mars 1973, date de son arrestation, il a entrepris des activités continues dans le cadre d’une organisation secrète visant à renverser le régime. Il a aussi reconnu avoir recruté des Marocains, avoir été formé à l’utilisation des armes et avoir visité en compagnie de ses camarades un pays étranger pour préparer la cellule et s’entrainer. Dans son ouvrage Attaoura Al Maou’ouda (la Révolte avortée), Mohamed Louma indique qu’il s’agit de l’Algérie.

Omar Dahkoun a aussi reconnu, toujours selon l’ouvrage de Mohamed Louma, avoir regagné le Maroc après les entrainements pour donner naissance à plusieurs cellules à Casablanca et Rabat et travailler sur l’introduction d’armes au Maroc. Il a ajouté que début de mars 1973, avec l’aide des cellules locales, le groupe a procédé à la fabrication de bombes explosives. Des bombes ayant été déposées par ses soins et ceux de ses camarades au théâtre de Mohammed V à Rabat, à la Bibliothèque américaine à Rabat, à la Maison d’Amérique et sous la voiture du Consul américain dans la capitale économique du royaume. L’ouvrage cite aussi les réponses d’Omar Dahkoun devant le juge du tribunal militaire :

«J’ai reçu une lettre de Mohamed Bennouna me demandant d’enquêter sur toutes les adresses David Amar ainsi que le propriétaire d’un café à Casablanca. Ce dernier serait l’un des participants à l’assassinat de Mehdi Ben Barka en 1965. J’étais convaincu de l’idée et j’ai décidé d’assassiner cette personne ainsi que sa grand-mère. (…) On m’a informé en novembre 1972 qu’une voiture en provenance de Belgique avec à son bord des armes qui seront utilisées contre les sionistes et les Américains, était proche. Je devais désigner un endroit pour décharger le véhicule (…) C’était deux mitrailleuses, des pistolets, des explosifs (…) et près de 500 balles que je devais cacher.»

Omar Dahkoun et sa camarade lors du procès. / Ph. DR

Quant à son arrestation, le militant de la gauche a rapporté avoir été arrêté et transféré à bord d’une voiture privée les yeux bandés. «Je ne sais pas où j’étais et la torture n’a pas tardée. J’ai été suspendu au plafond et étranglé avec de l’eau de Javel. J’ai été surpris d’apprendre que la personne qui supervisait ma torture était le colonel Dlimi», a-t-il confié.

Exécutés le jour de l’Aïd Al Adha

Moins de neuf semaines après le début du procès, le jury a tenu une audience finale pour prononcer son verdict. Dans la matinée du 30 août 1973,  vers dix heures 16 personnes, dont Omar Dahkoun, sont condamnées à la peine capitale. Ils seront tués par peloton d’exécution.

Dans la même affaire, 15 autre accusés ont été condamnés à la réclusion à perpétuité, 4 ont été condamnés à trente ans de prison ferme, deux personnes ont écopé de 25 ans  de réclusion criminelle. Le tribunal militaire a aussi condamné à 20 ans de prison ferme 28 accusés, à 10 ans de prison cinq personnes de la même cellule alors que quatre détenus ont été condamnés à 5 ans, un détenus à deux ans et huit détenus à un an de prison avec sursis. Ils sont aussi 71 inculpés que le tribunal militaire a innocentés.

Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1973, l’avocat Abderrahmane Benamrou, membre de la défense est avisé de la nécessité d’assister le lendemain pour l’exécution de la peine de mort à l’encontre des 16 détenus, conformément aux normes nationales et internationales en vigueur. Il se présentera aux côtés des juges, du Directeur de la prison locale à Kenitra et des militaires chargés de l’exécution le 1er novembre 1973, le jour de l’Aïd Al Adha au Maroc. Le comité de la défense était aussi présent.

Mohamed Louma rapporte aussi que les membres de ce dernier étaient à quelques mètres du lieu de l’exécution mais ne voyaient presque rien. Ils n’entendaient, selon lui, que des versets du Coran psalmodiés par les personnes condamnés quelques instants avant leur exécution.

Le deuxième jour du mois de novembre 1973, qui coïncidait avec le deuxième jour de l’Aïd Al Adha, le ministère de l’Information publie au matin un communiqué de presse. Il y indique que les personnes condamnées à mort par la Cour permanente des Forces armées royales, membres de la cellule de «Moulay Bouazza» ont été exécutés le 1er novembre 1973 à 6h38, à la prison centrale de Kenitra, en présence du président de la Cour, du procureur du roi et des avocats de la défense.

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