Education : le mouvement de protestation prend une tournure violente
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Par Abbès Zineb
Au troisième jour de la grève à laquelle avait appelé le Conseil National des Professeurs de l’Enseignent Secondaire et Technique (CNAPEST), les choses ont pris ce mercredi une tournure violente.
Alors que les élèves, notamment dans les lycées, sont rentrés chez eux, devant le siège du ministère de l’Education nationale, au Ruisseau (Alger), c’est un face-à face violent qui a opposé les représentants syndicaux, venus de plusieurs wilayas, à la Police.
Tôt le matin un important dispositif sécuritaire est déployé devant l’annexe du Ministère et les alentours pour empêcher la tenue du rassemblement des syndicalistes, une action qui devait conclure les trois jours de grève.
Devant le refus des syndicalistes de renoncer à leur action, la police n’a pas tardé à utiliser la manière forte, au motif que le rassemblement n’est pas autorisé par les autorités de la Wilaya d’Alger.
Contrôle systématique de toutes les personnes de passage dans les parages. Les syndicalistes, appuyés par des enseignants d’Alger, qui n’ont pas fait cours sont alors embarqués de force dans des bus. Ils ont été déposés à la gare du caroubier.
Larbi Nouar et Abdélkrim Boudjenah, respectivement, président du CNAPEST er du SNTE font partie des personnes embarquées par la police. « la tutelle assumera la radicalisation du mouvement » averti Boudjenah alors que son collègue estime que « cette répression ne fera qu’envenimer la situation ».
Mais au-delà de ce qui s’est passé aujourd’hui, c’est surtout l’avenir qui pose des interrogations. D’abord pour les syndicats eux même qui doivent réunir leurs conseils nationaux respectifs pour évaluer la situation et décider des suites à donner à la grève.
Et selon le patron du CNAPEST un nouveau débrayage n’est pas à exclure « si la tutelle n’accepte pas d’entrer dans un dialogue sérieux », laquelle tutelle se mure dans un silence après un communiqué sur le taux de suivi de la grève. Mais il y a aussi les élèves qui sont les victimes de cette gréve et leur parents angoissés par le risque de retard.(photo d’archives)
Alger : Un sit-in empêché et des enseignants interpellés
par Salah-Eddine K.
Le sit-in prévu devant l’annexe du ministère de l’Education, au Ruisseau, a été empêché. Un important dispositif de sécurité a été déployé et plusieurs enseignants interpellés.
Le sit-in du Cnapest devant l’annexe (direction des ressources humaines) du ministère de l’Education nationale au Ruisseau – Alger n’a pu se tenir. Et pour cause, l’important dispositif d’agents de l’ordre dépêchés sur les lieux, tôt la matinée d’hier, pour empêcher la moindre tentative de regroupement des enseignants. Un périmètre de sécurité a été installé sur 300 mètres à la ronde autour de l’édifice où devait se tenir le rassemblement auquel a appelé le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest). Les enseignants venus de plusieurs wilayas n’ont pas pu se regrouper en ce lieu, les nombreux agents de l’ordre ne toléraient aucune présence devant l’annexe du ministère. Des bus étaient stationnés sur place et les enseignants, qui se sont aventurés à s’approcher de la porte d’entrée de l’édifice, sont automatiquement embarqués dans ces bus et évacués vers d’autres lieux. La consigne était de vérifier tous les passagers se trouvant dans le périmètre en question. On nous signale de nombreux cas d’enseignants qui se sont vu confisquer leurs cartes d’identité. D’autres ont été embarqués dans les bus de force. Des méthodes que d’aucuns estiment «révolues et menaçant les libertés syndicales», a indiqué un enseignant depuis la fenêtre du bus où il a été embarqué. La rage et la fatigue étaient visibles sur les visages des grévistes qui se sont déplacés la veille ou très tôt dans la matinée depuis leurs wilayas afin d’assister à ce regroupement avorté.
L’on note des interpellations au sein des enseignants qui se trouvaient sur les lieux du sit-in. «Pas de chiffres à communiquer sur le nombre exact des interpellations», a indiqué Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest, au moment même où Nouar Larbi, président du Cnapest, passait par là entre 2 agents de l’ordre qui l’emmenaient de force vers l’un des véhicules des forces de sécurité. Cela se passait à 200 mètres du lieu du rassemblement, à l’esplanade du terminus du tramway de cette localité où les enseignants grévistes ont tenté vainement de se rassembler.
Le Cnapest a mobilisé ses troupes dans les lycées du pays alors que dans les autres paliers de l’Education, l’appel à la grève a été peu suivi. Les revendications du Cnapest sont socioprofessionnelles et également liées aux libertés syndicales. La date de la grève reconductible décidée pour le 7 octobre n’est pas fortuite puisque des enseignants syndicalistes de Bouira allaient comparaître ce même jour devant le tribunal de Bouira. Au sujet des revendications socioprofessionnelles, les enseignants estiment que la tutelle ne veut pas ou n’a pas l’intention de faire aboutir leurs revendications légitimes, datant de 2008, pour lesquelles elle avait, pourtant, donné son accord entier pour les satisfaire.
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