Quelle: El Watan
Gaz : l’Europe se tourne vers l’Algérie pour échapper à la Russie
L’Europe compte augmenter ses importations en gaz algérien pour réduire sa dépendance à la Russie, sur fond du conflit en Ukraine. Les négociations entre un représentant de l’UE et des responsables de Sonatrach ont commencé en mai dernier à Alger.
Les ministres de l’Energie de trois pays européens, Portugal, Espagne et France vont se réunir mardi prochain à Paris. Ils devront finaliser un plan visant à augmenter les importations en gaz naturel algérien pour réduire le poids de la Russie sur le marché européen de l’énergie, a rapporté le Financial Times.
Le gaz algérien sera acheminé de l’Espagne vers la France via le gazoduc MidCat qui traverse les Pyrénées. « Les tensions avec la Russie poussent les décideurs européens à diversifier leurs approvisionnements. L’augmentation des flux de gaz à travers les Pyrénées aiderait à libérer le potentiel de l’Algérie qui possède les 10e plus grandes réserves de gaz au monde », indique le journal londonien.
L’Algérie est reliée à l’Europe par deux gazoducs, Galsi avec l’Italie et Medgaz avec l’Espagne. Le nouveau plan européen a été négocié par Miguel Arias Canete, le commissaire à l’énergie de l’UE, qui a séjourné à Alger durant le mois de mai dernier. Miguel Arias Canete considère que les européens peuvent convaincre Sonatrach de « s’ouvrir davantage » à l’investissement étranger, notamment, en ce qui concerne les parts des étrangers dans l’amont (exploration et production).
Les Européens attendent également de Sonatrach de renoncer aux contrats à long terme et d’accepter les prix fixés au niveau des centres d’échange de gaz européens, En contre partie, l’Algérie aura droit à une « part intéressante » sur le marché d’Europe occidentale, selon la même source.
L’Algérie a exporté environ 25 milliards de M3 de gaz (bcm) par pipeline en 2013, soit moins de la moitie de sa capacité estimée à 54 milliards M3. La même année, l’Algérie a exporté 46,7 milliards de M3 de gaz naturel dont environs 45 % vers l’Italie et 25 % vers l’Espagne.
Malgré l’importance de ses réserves en gaz, l’Algérie constitue une « source d’inquiétude » pour les responsables européens. La question de la succession au président Bouteflika est entourée « d’incertitudes », note le Financial Times.