23. Oktober 2012 · Kommentare deaktiviert für Tunesien: wachsende Konfrontation der Parteien – Aufzug des Militärs · Kategorien: Tunesien · Tags: ,

Seit Wochen spitzen sich die Auseinandersetzungen zwischen den Parteien des Regierungs- und des Oppositionslagers auf der Straße zu. Es gab bereits Verletzte und einen Toten. Mit Material aus geheimdienstlichen Abhöraktionen wird die Parteienkonfrontation geschürt. Die Menschenrechtlerin Sihem Bensedrine warnt die Kontrahenten davor, dass sie möglicherweise nur Marionetten in einem Spiel sind, das in einem Putsch enden könnte. Am 23.10.2012 ist das Militär im ganzen Lande vor den wichtigsten Institutionen aufgezogen.
Die sozialen Proteste, die seit der Revolution anhalten, werden von den Parteienauseinandersetzungen überschattet.

Im Wortlaut hier die Stellungnahme von Sihem Bensedrine und ein Nachrichtentext zu Mobilisierung des Militärs.

http://www.kalima-tunisie.info/fr/News-En-matiere-de-debat-la-Tunisie-merite-mieux-que-ces-fuites-organisees-item-3447.html

En matière de débat, la Tunisie mérite mieux que ces fuites organisées
J’ai été triste pour mon pays en écoutant l’extrait sonore de la conversation privée qui a eu lieu le 26 décembre 2011 lors de la passation des pouvoirs à la Kasbah entre messieurs Caied Essebsi et Jebali. Et j’ai eu honte pour le niveau de dégradation du débat public en Tunisie. Notre pays a connu mieux et mérite mieux particulièrement en ce moment où nous devons nous unir contre la violence politique.

Je reviendrais sur le contenu ; mais la première interrogation qui vient à l’esprit est « qui est derrière et pourquoi maintenant » ?  Si la partie qui a rendu public cet entretien était soucieuse de dire la vérité aux citoyens, pourquoi ne l’a-t-elle pas fait en décembre dernier, au moment des faits ? Et qui a pu être dans la confidence de cet entretien privé ?

Pour des personnes averties, il est clair que la qualité de l’enregistrement n’est pas amateure et il a été fait à partir d’un micro professionnel, probablement l’un parmi les nombreux dispositifs des services qui truffent les bureaux des décideurs. Et sur ce plan, je suis encline à penser qu’il s’agit d’une source sécuritaire dont le dessein est de faire échouer la transition et préparer le terrain à quelque coup de force. S’agit-t-il d’une source régulière ou d’officines parallèles au service d’obscurs acteurs ? L’enquête promise, si elle a lieu, nous le révèlera.

C’est la raison pour laquelle je m’abstiendrais de tomber dans leur piège et foncer droit sur le chiffon rouge tendu par le toréador. Je garde suffisamment de lucidité pour comprendre que le marionnettiste n’est ni Caid Essebsi ni Jebali qui font plutôt office de marionnettes dans l’opérette de quat’ sous qui est en train de se jouer.

Pour revenir au contenu, la vraie victime des propos orduriers que l’on a pu entendre, ce n’est pas moi, mais la personne qui les a proférés, comme celle qui les a écoutés en approuvant. Ils sont indignes d’hommes d’Etat qui sont censés être à la hauteur de leur charge républicaine et qui devraient être exemplaires dans leur comportement et leurs propos. Faut-il leur rappeler que l’un des motifs de mépris du peuple tunisien pour Ben Ali était son langage ordurier ?

Je n’ai pas été surprise par cette misogynie primaire, également partagé entre le laïc et l’islamiste, dans l’appréciation sur l’intelligence politique de deux figures féminines de la résistance à la dictature. Si notre cerveau féminin est si inférieur, quel intérêt y a-t-il à nous évoquer lors d’un entretien de passation de la primature ? En quoi ces femmes les dérangent tant ? Elles ne sont pas dans la course au pouvoir qui les obsède. Est-ce parce qu’elles ne les craignent pas et osent dire la vérité qui fait mal ?

Quand aux faits relatés, je regrette vraiment que Caid Essebsi ait été conduit à compenser l’amnésie par de l’affabulation. Je voudrais ici lui rafraichir la mémoire et lui rappeler que l’entrevue qu’il m’avait accordée avait eu lieu en Mai, bien après le limogeage de Rajhi qui avait eu lieu en mars 2011 et au lendemain de la tentative de levée de l’immunité judiciaire favorisant les poursuites par l’armée contre lui ; j’étais venue dans une mission de médiation en tant que porte parole du CNLT (j’ai une qualité pour agir Monsieur Jebali !) en vue d’aboutir à la suspension des poursuites en échange d’excuses publiques que ferait l’ancien ministre de l’Intérieur. Ces poursuites nous auraient mis, nous défenseurs de droits humains ainsi que le corps des juges, en position de le défendre et aurait abouti à une crise ouverte entre le gouvernement et la société civile.

Vous paraissiez très affecté en évoquant les mots durs qu’il avait eu pour vous et je n’en avais parlé à personne jusqu’à ce jour ; ma morale m’interdit d’étaler les moments de faiblesse de mes interlocuteurs ; votre conseiller politique, présent à l’entretien, pourra dire qui de nous avait pleuré ce jour là et vous m’aviez émue!

En sortant de votre bureau, j’ai croisé le bâtonnier Kilani ainsi que le président de la LTDH, maître Trifi, venus tous deux pour la même  tentative de médiation que moi. Votre préposé à la communication, un certain Sinaoui, avait décidé de passer l’information au JT de la Nationale en m’élaguant des images, sexisme oblige !

Quant au chantage sur la sécurité publique que je vous aurais fait, j’ai déjà répondu à cela dans la lettre ouverte que je vous avais envoyée avant la fin de votre mandat, je constate que vous restez soumis à l’intoxication des services.

Je passe sur les accusations cancanières, dignes de concierges, sur mes prétendues relations avec Rajhi, passibles de poursuites judiciaires ; ils ne font que reprendre dans les mêmes termes et le même style, la basse propagande des services de Ben Ali; Une chose est sûre, Caid Essebsi a réussi à convaincre l’opinion qu’il était plus à l’aise dans l’habit du courtisan à la cour de Wassila Bourguiba que dans celui d’un prétendant à la magistrature suprême.

Quant à moi, je reste convaincue que ces manières de rabaisser le niveau du débat public visent à éluder les questions qui sont au cœur de la transition démocratique, notamment celles relevant du règlement du passé, l’établissement de la vérité, la sécurisation des archives, la lutte contre l’impunité, le démantèlement des organes de la dictature, le droit à une vraie justice ainsi que le processus des réformes tant attendues.

 
Sihem Bensedrine

Mardi, 23 Octobre 2012 03:41

http://www.maghrebemergent.info/actualite/fil-maghreb/17198-tunisie-deploiement-de-larmee-en-prevention-dune-deterioration-de-la-situation-securitaire.html

Tunisie – Déploiement de l’armée en prévention d’une détérioration de la situation sécuritaire
Les autorités tunisiennes ont renforcé la sécurité par le déploiement d’unités de l’armée dans différentes régions du pays en prévention d’une détérioration de la situation sécuritaire mardi 23 octobre, date du premier anniversaire de l’élection de l’Assemblée constituante dont sont issus le gouvernement et l’actuelle présidence du pays.

Des milieux politiques ont exprimé leurs craintes d’une éventuelle montée des actes de violence et de troubles du fait des altercations politiques en rapport avec la date du 23 octobre.

De nombreux partis d’opposition ont insisté sur „la fin de la légitimité des institutions constitutionnelles élues à cette date“, appelant à „une légitimité consensuelle“ tandis que les partis de la coalition au pouvoir estiment que la légitimité électorale est établie et que les parties qui „émettent des doutes à ce sujet“ mettent en danger la sécurité et la stabilité du pays.

Par crainte d’une détérioration de la situation sécuritaire mardi dans le pays, il a été procédé au renforcement des unités de l’armée tunisienne et des différents organes sécuritaires dans les principales avenues de la capitale et aux abords des institutions de l’Etat, des locaux des partis politiques et des organisations nationales dont le siège de l’Assemblée constituante.

Le déploiement militaire a concerné également les sièges des ambassades et le siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), une mesure prise pour la première fois depuis la révolution du 14 janvier 2011 qui a mis fin au régime du président Zine El Abidine Ben Ali.

Dans le même contexte, le représentant du ministère de la défense tunisienne le colonel-major Mokhtar Ben Nasr a indiqué que les renforts militaires ont été déployés samedi dans différentes régions du pays „en coordination avec les commandements sécuritaires“, précisant que cette mesure entre dans le cadre du „plan de déploiement préventif destiné à rassurer les citoyens et faire face à tout imprévu“.

Les renforts militaires, a-t-il dit, visent à „sécuriser certains points sensibles comme les banques, les infrastructures gouvernementales, les espaces commerciaux et les ambassades“.

APS

http://www.maghrebemergent.info/actualite/fil-maghreb/17198-tunisie-deploiement-de-larmee-en-prevention-dune-deterioration-de-la-situation-securitaire.html

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