19. Oktober 2012 · Kommentare deaktiviert für Choucha Richtung Schliessung · Kategorien: Tunesien · Tags:

Zu letzten Entwicklungen siehe folgendes Video:

http://www.youtube.com/watch?v=AIBSt5qVoC4&feature=plcp

Verträge mit Flüchtlings-ArbeiterInnen werden nicht mehr verlängert.

Hier ein Brief zu Choucha:
Le 17 octobre 2012
Par cette lettre, je viens interpeller l’opinion publique et les médias sur le devenir des “rejetés” du camp de Choucha, c’est à dire toutes les personnes du camp à qui l’UNHCR refuse le statut de réfugié et la protection internationale.

Cet appel arrive à un moment où les personnes qui restent encore dans le camp sont ici depuis plus d’un an et
demi. Les gens sont épuisés, physiquement et psychologiquement, du fait des conditions de vie dans le camp
qui se dégradent et de l’impossibilité de savoir ce qu’il adviendra de leurs vies dans les mois qui suivent.
Les responsables de l’UNHCR se détachent de jours en jours de leurs responsabilités vis à vis des réfugiés
non-statués, commencent à engager les procédures de clôture du camp et la vie de ces personnes vont très
vite se retrouver entre les mains des autorités tunisiennes et des militaires.
Les inquiétudes vont grandissantes. Ici, ceux à qui l’UNHCR a refusé le statut de réfugié se préparent au pire
pour les mois qui suivent, et savent que, petit à petit, la nourriture et l’accès aux soins, entres autres, vont leur
être coupés.
Exemple alarmant ce Mardi 16 octobre 2012, les personnes qui ne bénécient pas du statut de réfugié et qui
travaillaient pour le DRC (ONG danoise) ont toutes été licenciées, c’est à dire la totalité ou presque du per-
sonnel “réfugié” du DRC de Choucha. Une réunion a eu lieu hier en début d’après-midi durant laquelle une
trentaine de personnes se sont vues prévenir de leur licenciement pour la n du mois d’octobre.
Tout le monde était abattu, de nombreuses personnes et des familles vivent sur ce petit revenu. La raison
du licenciement est la suivante :  “ les partenaires nanciers ne souhaitent plus faire travailler du personnel
réfugié non-statué ”, et par “partenaire nancier” il faut comprendre l’UNHCR…qui d’autre ?
Aussi, j’ai pu remarquer certaines choses, un constat indéniable, les personnes sont très mal conseillées sur
leurs situations, les recours possibles et ne comprennent pas toutes les questions lors des interviews, se plaig-
nent de se faire traduire questions et réponses par des personnes venant d’éthnies rivales au pays… et enn,
certaines communautés sont clairement discriminées, notamment les personnes originaires d’ Afrique de
l’ouest et du Nigeria, qui sont pour la plupart “rejetées”.
Pourrait-on donc invoquer le non-respect de la charte de l’UNHCR, un principe de taille étant, de fait, bafoué
: celui de la “non-discrimination” entre les communautés. Les communautés suivantes étant touchées : celles
du Tchad, du Soudan (hors-Darfour), du Libéria, de la Côte d’ivoire, de la Sierra-Léone, de la Gambie, du
Congo, du Sénégal, du Ghana, du Bostwana, du Mali et enn du Nigéria.
Nous savons cependant que l’UNHCR attribut le statut individuellement, sur la base d’histoires personnelles,
et c’est ici qu’intervient mon doute à propos de l’attribution du statut. Qu’en est-il des histoires personnelles
concernant les personnes issues des communautés rejetées, car nous parlons bien ici de communautés
entières qui sont rejetées ? Sur quels critères le personnel de l’UNHCR base-t’il le rejet de leurs histoires per-
sonnelles ? Est-il “normal” que la plupart des membres d’une communauté n’ est accés au statut ? Qu’ en est il
de leurs accords avec les pays d’accueil et les pays d’origines des demandeurs d’asile concernant les procédures
d’attribution du statut de réfugié et de réinstallation ?
Ces personnes ont toutes été les tiers-victimes et les réfugiés d’une guerre Libyenne, elles sont majoritaire-
ment arrivées en mars 2011 et leur attente n’ en nit plus, leurs espoirs se dissolvent de jours en jours et les
“réinstallés” partent. Dans ce désert, les “rejetés” ne bénécient d’aucune protection, la nourriture se dégrade
à l’aube d’un deuxième hiver et les rapports avec les cuisiniers, les employés du camp et la population locale
deviennent de plus en plus tendus. Vendredi dernier, les activités du camp ont dû être stoppées car un réfugié
a été frappé au visage par un cuisinier tunisien, sans raison.
Dernier point, l’UNHCR parle aujourd’hui d’une “reintégration locale” en Tunisie et pour ceux qui ne pour-
raient pas rentrer chez eux. Les gens ont peur, sont traumatisés par leur passage en Libye, et savent que
l’intégration en Tunisie ne va pas être facile, le racisme est bien réel à Ben Guerdane. D’ailleurs, la Tunisie n’a
encore rien signée à propos de l’accueil des demandeurs d’asile et puis quel avenir pour ces personnes ici, avec
les problèmes de chômage que nous connaissons, les jeunes tunisiens tentent eux-même de fuir vers l’Europe
pour trouver du travail.
Ce courrier a donc valeur de cri d’alerte et d’une demande urgente de réponse au nom de tous les réfugiés
non-statués et des communautés victimes de discrimination dans le camp de Choucha.
Max Alberti

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