El Watan | 01.07.2017
Décès de Simone Veil : Une vie dévouée aux droits de la personne et à la justice
Femme d’engagements et de combats pour les droits humains, pour la justice, pour la cause des femmes, rescapée de la Shoah, ancienne ministre et ex-présidente du Parlement européen,Simone Veil est décédée hier matin à près de 90 ans. Une des personnalités préférée des Français, Simone Veil était, depuis l’adoption de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, en 1974, une figure des droits des femmes.
Nadjia Bouzeghrane
Simone Veil connaissait l’Algérie, y était attentive. Elle s’y était rendue en 1959, dirigeant une commission d’enquête, décidée par Edmond Michelet, ministre de la Justice, en tant que magistrat, puis en 1977 comme ministre de la Santé en 1977 et ensuite comme présidente du Parlement européen. Et en juillet 1998 alors que notre pays faisait face aux affres du terrorisme islamiste, à la tête d’une mission d’information de l’ONU. A la suite de cette mission, dans une interview qu’elle nous avait accordée (El Watan du 30 septembre 1998), elle nous avait affirmé que ce qui avait le plus heurté ses convictions, ses principes et sa sensibilité durant ce séjour, c’est « la situation des femmes. Elles sont très engagées parce qu’elles se sentent très directement victimes. Je sais bien qu’elles ne sont pas les seules victimes du terrorisme, mais quand il y a des situations difficiles à la fois sur le plan de la sécurité mais aussi sur le plan social, ce sont les femmes qui ont à assumer encore davantage. Pendant des années, certaines d’entre elles se sont senties très directement visées. Il y a eu une période dans laquelle la pression et les contraintes étaient fortes sur les femmes les obligeant à avoir un certain comportement, à s’habiller d’une certaine façon, à les faire subir à leurs filles aussi, à ne pas les envoyer à l’école. Par ailleurs, quand il y a dans la famille des disparitions, des assassinats, des situations économiques difficiles, les femmes doivent y faire face »
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