Quelle: CQFD Journal | 21.11.2016
Moins exposé médiatiquement que les routes migratoires de Méditerranée centrale ou de mer Égée, le détroit de Gibraltar est resté un lieu de passage où les soldats marocains jouent le rôle de supplétifs des politiques européennes. Les voyageurs sans visa y vivent de longues périodes d’attente, de violence et de misère. Reportage à Tanger, Ceuta et Melilla.
Tarifa, extrême sud de l’Espagne, point le plus méridional du continent. Exposée au vent d’Est, cette petite cité andalouse de 17 000 habitants, avec son joli centre historique, ses maisons blanches, ses patios remarquables, ses magasins de surf et ses boutiques de mode « bio-baba-cool » est connue pour être l’un des meilleurs spots de sports de glisse d’Europe. Et c’est vrai que quand souffle le Levante, ça décoiffe. Mais Tarifa, c’est aussi l’objet du désir des migrants qui quittent les côtes marocaines à bord de pateras, ces embarcations de fortune. Sur ce point le plus étroit du détroit de Gibraltrar, à peine 13 kilomètres séparent l’Europe du continent africain. Par temps clair, des hauteurs de Tarifa, on distingue distinctement les côtes marocaines et notamment les reliefs escarpés du Djebel Musa 1 . En à peine une demi-heure par ferry, on débarque au port de Tanger.
- Du haut de ses 851 m d’altitude, le Djebel Musa, situé en territoire marocain, surplombe la ville autonome de Ceuta. ↩