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Le Courrier des Balkans

La Serbie est à son tour submergée par l’afflux de réfugiés syriens

Après la Grèce et la Bulgarie, les réfugiés syriens affluent désormais en Serbie. Alors que les insuffisantes capacités d’accueil du pays sont submergées, les campements sauvages, les jungles, se multiplient dans tout le pays malgré la neige qui a commencé à tomber. Les responsables et les ONG mettent en garde face au risque d’une crise humanitaire majeure… Le gouvernement réquisitionne des centres d’hébergement.

Par Philippe Bertinchamps

(Photo : Tanjug)

Au moment des premières chutes de neige, les « jungles » se multiplient en Serbie. Des centaines de demandeurs d’asile d’Afrique et du Moyen-Orient sont contraints de vivre dehors au péril de leur vie.

Radoš Đurović, directeur du CZA, le Centre de protection des demandeurs d’asile à Belgrade, annonce une situation de « crise humanitaire ». En effet, les deux centres d’accueil de Bogovađa et de Banja Koviljača sont complets. De 50 en 2008, le nombre de demandeurs d’asile en Serbie s’est élevé à plus de 4.000 cette année. Le pays est devenu un « relais » sur la route des migrations entre la Turquie et la Hongrie. La dernière étape avant le « rideau de fer » de Schengen. Or, le gouvernement serbe est lent à réagir et se heurte à la résistance des communautés locales.

Quelque 170 demandeurs d’asile sont hébergés dans le centre de Bogovađa mais, dans la « jungle » hors du périmètre, ils sont nettement plus nombreux. La majorité sont des Syriens – le groupe le plus important de demandeurs d’asile en Serbie au cours des six premiers mois 2013.

Depuis 2011, les tentatives pour ouvrir un troisième centre d’accueil ont échoué. Mercredi, des riverains ont bloqué la route d’Obrenovac, à une trentaine de kilomètres de Belgrade, pour protester contre l’ouverture d’un centre provisoire. Ils affirment craindre pour leur sécurité. Il était prévu de loger une centaine de demandeurs d’asile dans des baraquements au pied de la centrale thermique Nikola Tesla. « Il suffirait de cinq secondes pour détruire l’ensemble de système énergétique du pays », a déclaré la maire d’Obrenovac, Miroslav Čučković. Les demandeurs d’asile ont finalement été hébergés dans un hôtel, avec l’aide de la police.

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Le directeur du Commissariat serbe pour les réfugiés, Vladimir Cucić, a affirmé que tout serait mis en œuvre pour qu’ils ne passent pas une nouvelle nuit « dans les bois, dans la neige ». Il a aussi rappelé que les demandeurs d’asile résidaient légalement en Serbie « avec l’autorisation de la police et des autorités compétentes ».

Le Premier ministre Ivica Dačić a quant à lui assuré que la Serbie allait respecter les conventions internationales sur le droit d’asile. En l’occurrence, elle doit trouver d’urgence 200 à 300 lits.

DERNIERE MINUTE : Jeudi après-midi, le gouvernement a décidé de réquisitionné le centre d’hébergement Sava-TENT à Obrenovac, il a fermement condamné les tentatives d’opposition des riverains, et il annonce également que des centres d’hébergement seront ouvert à Sjenica et à Tutin, dans le Sandjak de Novi Pazar.