Pas touche au prix du prix et du gaz butane a averti le gouvernement marocain dans une mise en garde directe aux professionnels concernés. La paix sociale est en jeu. Le souvenir des émeutes de pain brutalement réprimées en 1981 est dans tous les esprits.
Les prix du pain et des bonbonnes de gaz ne subiront aucune hausse, a affirmé le ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Mohamed Najib Boulif, soulignant que „le gouvernement n’a pas l’intention jusqu’à présent d’augmenter les prix de ces produits“. „Les professionnels ne peuvent augmenter les prix de ces produits jusqu’à ce que le gouvernement le décide (…) et toute hausse sans avis ou décision du gouvernement est considérée comme une violation de la loi“, a précisé M. Boulif dans une déclaration au quotidien +Attajdid+ paru vendredi.
S’agissant de la hausse des prix du lait décidée par les producteurs, il a fait savoir que le gouvernement va intervenir aussi bien auprès de la première société à appliquer cette hausse qu’auprès des coopératives qui ont pris par la suite une décision similaire. Le gouvernement va faire le nécessaire auprès de ces producteurs et diligenter une enquête en la matière, a-t-il ajouté, précisant que les hausses décidées par les coopératives doivent être soumises à une procédure régie par la loi sur la liberté des prix et de la concurrence. Le ministre a appelé, à cet égard, les producteurs du lait à prendre en considération „la conjoncture“ que vivent les Marocains et à revenir sur cette hausse décidée sans l’accord du gouvernement.
Le souvenir des émeutes du pain de 1981
La mise en garde du gouvernement intervient après que la Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie du Maroc (FNBPM) a menacé d’augmenter les prix. Le président de la Fédération, Lahoussine Azaz, a indiqué qu’il y avait deux options : la cessation des activités ou la hausse des prix. La décision devrait être prise dans les prochains jours lors d’une réunion à Settat. La FNBPM s’était engagée fin 2011 à ne pas toucher au prix du pain contre un contrat-programme pour la restructuration et la modernisation du secteur. Des discussions sont prévues avec le gouvernement qui n’oublie pas les émeutes du pain de juin 1981 à Casablanca. Celles-ci ont fait, selon les sources, entre 114 morts reconnus tandis que l’USFP parlait 637 morts, le PPS de 800 morts. Les médias étrangers ont donné les chiffres de 600 à 1000 victimes et de 5 000 arrestations.