12. Oktober 2012 · Kommentare deaktiviert für Frontex Abschiebungen nach Georgien · Kategorien: Nicht zugeordnet · Tags: ,

41 Georgians deported by FRONTEX on 11th October

At 3pm yesterday, Thursday 11th October, a charter flight from Vienna arrived at Tbilisi airport in Georgia. On board were 41 Georgians who had been deported from the European Union.

Since the readmission agreement signed between the EU and Georgia in March 2011, FRONTEX regularly organises deportation flights to Georgia. In fact, FRONTEX deportations to Georgia predate the readmission agreement, since their very first charter flight, from Warsaw on 28 September 2010, was bound for Tbilisi, with 56 Georgians on board. The exact number of charter flights is unknown, but one has been arriving approximately once a month or every two months since spring 2011. The last FRONTEX deportation flight to Tbilisi arrived at the beginning of August.

After an interview with the police, where fingerprints and personal information are recorded, the migrants have the option to fill out a questionnaire of Targeted Initiative for Georgia (TIG), an EU-funded programme launched simultaneously with the readmission agreement, which aims at reintegrating returned Georgians. Yesterday, 25 deportees agreed to provide their information to TIG. The EU programme has registered some 900 people on its database since spring 2011, of whom 494 returned voluntarily, 166 arrived under readmission agreements and 262 were deported.

TIG’s statistics do not reflect the real number of deportations, since registration with them is voluntary, and they are not always present at the airport for the arrival of a deportation flight. The Georgian Ministry of Internal Affairs has the exact statistics but so far has not agreed to share this information.

After screening by police and TIG, the deportees began to arrive at 4pm and the last person to exit was finally greeted by his tearful relatives at 7pm. Most of the deportees had their few possessions in plastic bags or cardboard boxes. Some of the deportees had been living in the EU for up to 8 years. Three men were deported from Ireland. They told me that the Georgian community in Ireland is very small – around 100 people – and growing smaller, as more and more of them are being deported. A woman told me that when she was arrested in Ireland the police confiscated the money she was carrying – 70 euros – and said they would return it to her on the other side. There was no sign of the money in Tbilisi airport and no one to help her. I spoke to the relatives of a family arriving from Austria. Both parents have a chronic illness and they were being deported with their 14-year old daughter. Others arrived from Austria, Hungary, the Netherlands, France, Spain, Switzerland…

Both the deportees and the relatives awaiting them yesterday went through an emotional and tiring ordeal – one which silently repeats itself frequently not only in Georgia, but in countries across the world. In the EU’s politics of mass deportations, discretion is key, and most of the tourists arriving at Tbilisi airport yesterday had no idea that there was a deportation taking place. Even the security guards I talked to seemed oblivious. This embarrassed silence on the part of the EU is further proof, if any were needed, of the fact that deportations clearly have no place in the avowed ethics of the Union, and indeed contradict the terms of their own convention on human rights: “Collective expulsion of aliens is prohibited” (Protocol 4, Article 4, European Convention on Human Rights).

 


41 Géorgiens expulsé-es par FRONTEX le 11 octobre

À 15h ce jeudi 11 octobre, un charter de Vienne est arrivé à l’aéroport de Tbilissi en Géorgie. À bord, 41 Géorgiens expulsé-es de nombreux pays en Europe.

Depuis l’accord de réadmission signé entre l’UE et la Géorgie en mars 2011, FRONTEX organise régulièrement des vols d’expulsion vers la Géorgie. Le premier vol FRONTEX s’est envolé vers Tbilissi depuis Varsovie avec 56 Géorgiens à bord, le 28 septembre 2010. Depuis cette date, un vol d’expulsion arrive tous les mois ou tous les deux mois à Tbilisi. La dernière expulsion FRONTEX a eu lieu au début du mois d’août.

Après avoir été interrogé-es par la police, qui enregistre les empreintes digitales et les données personnelles des expulsé-es, les migrant-es peuvent remplir un questionnaire de Targeted Initiative for Georgia (TIG), un programme financé par l’UE et lancé en même temps que l’accord de réadmission, qui a pour but de réintégrer les Géorgiens « réadmis ». Hier, 25 expulsé-es ont accepté de remplir le formulaire de TIG. À ce jour, le programme de l’UE a enregistré environ 900 personnes sur sa base de données. Parmi elles, 494 sont revenues volontairement, 166 ont été « réadmises » dans le cadre des accords de réadmission et 262 ont été expulsées.

Ces statistiques ne reflètent pas la réalité du nombre de personnes expulsées depuis l’accord de réadmission, puisque les migrant-es ne sont pas obligé-es de s’enregistrer avec le TIG et ce dernier n’est pas toujours proposé à l’aéroport lors d’un vol d’expulsion. Le ministère de l’Intérieur en Géorgie possède ces statistiques mais n’a pas daigné les partager à ce jour.

Après être passé-es par la police et le TIG, les expulsé-es ont commencé à sortir à 16h et la dernière personne a enfin été accueillie par ses proches émus à 19h. La plupart des expulsé-es avaient mis leurs quelques effets dans des sacs en plastique ou des cartons. Certains revenaient en Géorgie après une absence de 6 ou 8 ans. Trois personnes ont été expulsées depuis l’Irlande. On m’a dit que la communauté géorgienne d’Irlande est très petite – une centaine de personnes – et elle est en train de diminuer, vu le nombre croissant d’expulsions. Une femme m’a raconté que lors de son arrestation en Irlande, la police avait confisqué l’argent qu’elle avait sur elle, 70 euros, en disant qu’on les lui rendrait de l’autre côté. À Tbilissi, il n’y avait pas trace de cet argent et personne pour l’aider. J’ai parlé aux amis d’une famille qui arrivait d’Autriche. Les deux parents souffrent d’une maladie chronique et ils ont été expulsés avec leur fille de 14 ans. D’autres sont arrivé-es d’Hongrie, des Pays Bas, de la France, de l’Espagne, de la Suisse…

Les expulsé-es et les proches qui les attendaient ont vécu un calvaire émotionnel très fatiguant hier, un calvaire qui se répète silencieusement non seulement en Géorgie mais partout à travers le monde. Dans la politique européenne d’expulsions groupées, la discrétion est essentielle et la plupart des touristes arrivant à l’aéroport de Tbilissi hier n’étaient pas conscients du fait qu’une expulsion était en train d’avoir lieu. Ce silence gêné de la part de l’UE est encore une preuve, s’il en fallait une, que les expulsions n’ont aucune place dans l’éthique déclarée de l’Union, et vont à l’encontre des termes de leur propre Convention sur les Droits de l’Homme : « Les expulsions collectives sont interdites » (Protocole 4, Article 4, Convention Européenne des Droits de l’Homme).

archives : http://listes.rezo.net/archives/migreurop/

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