05. April 2014 · Kommentare deaktiviert für Défendre l’Europe · Kategorien: Lesetipps, Marokko, Spanien · Tags:


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Les traditions de la Guardia Civil

Selon la Garde Civile espagnole et les forces de police, la sécurité de l’Europe est assurée par les barrières de Ceuta et de Melilla – qui permettent de contrer les migrants subsahariens, mais également de limiter la liberté de circulation de la population maghrébine sur la mer Méditerranée. La distinction entre migrants à accueillir et migrants à refouler implique un racisme différentiel ou le présuppose tout simplement. Il ne s’agit pas uniquement de couleur de peau, mais d’un système de valeurs que l’on défend et dont sont exclus les migrants, car leur exclusion fait elle-même partie de ce système.
L’abrogation de ce système de valeurs semble donc être une condition nécessaire pour permettre la circulation des personnes en toute liberté. Ce changement doit venir également de l’intérieur, et il ne peut faire l’impasse sur un retour historique, car seul ce retour peut nous révéler les accords tacites qui font partie, aujourd’hui comme hier, d’un tel système. C’est une raison qui nous amène à parler d’un livre traitant de « l’holocauste espagnol » dans le contexte des évènements actuels aux frontières de Melilla.

Al Hoceïma est une ville du Maroc, sur la côte méditerranéenne, située entre Ceuta et Melilla. Il y a là-bas plus de 250 000 habitants, un aérodrome, un port moderne et une petite flotte de pêche. En 2004, la ville était présente dans les médias en raison du tremblement de terre de 6,5 sur l’échelle de Richter. Les bâtiments coloniaux ont été reconstruits, la ville a mis en place un centre technologique où s’installent les personnes qui reviennent au pays. En outre, les services administratifs de la ville veulent développer l’écotourisme.

Alors que certaines îles aux abords de la ville appartiennent à l’Espagne depuis le XVIème siècle, Al Hoceïma est une ville relativement nouvelle. Pendant la guerre du Rif, de 1921 à 1926, l’Espagne avait jeté dans la zone entourant la baie de Melilla des tonneaux de gaz moutarde pour préparer une opération de débarquement, qui déboucha plus tard sur la victoire de l’Espagne sur les Berbères. La ville fut construite en 1926, à l’endroit de cette victoire, à laquelle on attribue aujourd’hui encore, en raison de la contamination par le gaz moutarde, les nombreux cas de cancer du poumon. Le fondateur de la ville fut Primo de Rivera, auparavant chef de l’administration militaire dans les territoires occupés du Maroc, et qui devint dictateur d’Espagne de 1923 à 1930. Par la suite, ses fils fondèrent la Phalange fasciste. À l’époque, Franco était déjà commandant de la Légion espagnole. C’est cette légion, composée de mercenaires, qui massacra les mineurs en grève de la Principauté des Asturies en 1934, au moment où la Guardia Civil abattait les paysans qui se révoltaient en Andalousie et dans l’Estrémadure.

Aujourd’hui, ce sont Ceuta et Melilla, qui à elles deux comptabilisent beaucoup moins d’habitants qu’Al Hoceïma et dont le secteur de la pêche est désormais en déclin, qui volent la vedette à la ville du gaz moutarde et du tremblement de terre. Car Ceuta et Melilla appartiennent toujours à l’Espagne ; elles sont devenues le but à atteindre des migrants africains et sont surveillées par la Guardia Civil – avec des clôtures de plusieurs mètres de haut, des détecteurs de mouvement et des installations automatiques qui envoient du gaz lacrymogène.

Ces forces de sécurité, qui, du côté marocain, ont aujourd’hui le soutien de la Guardia Civil et qui, du côté espagnol, emmènent de force les réfugiés pour les frapper et les renvoyer au Maroc, ou les abandonner dans le désert, prolongent d’une certain façon l’œuvre des mercenaires indigènes marocains, qui s’enrôlèrent sous la bannière espagnole durant la guerre du Rif et suivirent les ordres de Franco. Mais il faut surtout noter la remarquable continuité de la Guardia Civil qui, lorsqu’elle pense le monde, ne fait que prolonger à sa manière des décennies de « lavages de cerveaux » sous l’ère franquiste, en lançant même en 1981 une dernière tentative de coup d’état. Ce sont ces mêmes personnes qui, aujourd’hui, ont le sentiment d’être les défenseurs de l’Europe face à l’assaut africain.

Pour en savoir plus sur les traditions de l’armée et de la Guardia Civil, il faut se replonger dans la guerre hispano-marocaine, au temps d’Alphonse XIII d’Espagne et de Primo de Rivera, à l’époque où les troupes de Franco détruisaient des villages berbères, violaient les femmes, tuaient les enfants et coupaient les têtes des hommes pour les planter sur leurs baïonnettes.

prestonPaul Preston décrit de manière convaincante, dans un ouvrage qui fait près de 700 pages, The Spanish Holocaust1, de quelle manière ces officiers qui revenaient de la guerre coloniale, les Africanistas, ont apporté avec eux en Espagne toute leur brutalité et leur racisme. Les ouvriers agricoles, les mineurs en grève des Asturies, les ouvriers de l’industrie en Catalogne et tous les adversaires de l’église en général, ne valaient pour eux pas mieux que les Berbères marocains. Les Africanistas pratiquaient une forme de racisme génocidaire. Entre les années 1936 et 1939, près de 200 000 Républicains périrent sur le front, tandis que 200 000 autres furent massacrées derrière les lignes du front. Après la victoire de Franco, 20 000 Républicains furent à nouveau exécutés et beaucoup d’autres moururent dans les prisons et les camps de concentration. C’est ce grand nombre de morts et cette volonté de destruction massive qui caractérisent les troupes de Franco, ce qui explique le choix de Preston pour un tel titre d’ouvrage. L’auteur va ainsi à l’encontre de l’opinion répandue qui consiste à croire que le racisme et l’extermination étaient plus modérés durant le franquisme que durant l’Allemagne nazie.

Preston décrit à quel point ce racisme génocidaire fit rage avec une intensité particulière dans les régions qui se trouvèrent en premier lieu et le plus longuement sous le commandement des Africanistas. Les nombreux documents cartographiques que l’on trouve à la fin du livre témoignent clairement de ces faits : les colonnes indiquant le nombre de morts en Andalousie, dans l’Extrémadure et en Castille sont particulièrement importantes (tandis que le nombre de personnes tuées par des Républicains est beaucoup plus faible – en dehors de Madrid qui était alors en état de siège).

C’est surtout dans le Sud de l’Espagne, où les Africanistas n’étaient pas les seuls à commander, mais où les propriétaires terriens, avec à leurs côtés la Guardia Civil, s’en prenaient haineusement à la population pauvre qui se rebellait et mourrait de faim : la Garde tira ainsi sur les ouvriers agricoles, fit taire les activistes et dissoudre les assemblées. Preston décrit une guerre sociale qui commença en 1931 et qui s’étira jusqu’à l’offensive de la droite radicale en 1936, à la suite des provocations incessantes de la Guardia Civil.

Le lecteur qui ne souhaite pas entrer dans les détails de cette terreur, dont les descriptions foisonnent dans le livre, devra tout de même lire les cent premières pages de l’ouvrage, qui s’intitulent « The Origins of Hatred and Violence », afin de se faire une idée du caractère génocidaire que porte en lui le racisme social des Africanistas, des propriétaires fonciers et de la Guardia Civil.

C’est seulement à la fin de l’ouvrage que sont évoqués les « lavages de cerveaux », l’élimination du passé républicain et de l’établissement d’une vérité normative, celle des vainqueurs. L’Allemagne nazie fut vaincue en 1945 et il fallut par la suite plus de vingt ans pour que le silence de la restauration soit brisé. Franco mourut en 1975 seulement, après avoir réussi à obtenir la reconnaissance des puissances occidentales durant la Guerre Froide. Le franquisme s’est poursuivi à travers la Guardia Civil comme à travers tous les pores de la société espagnole, au-delà du coup d’état du 23-F en 1981, et c’est seulement ces dernières années qu’il y eut un début hésitant de réhabilitation des Républicains. La dernière statue équestre de Franco fut retirée en 2008 à Santander. Les réfugiés africains qui atteignent aujourd’hui Melilla peuvent sans doute, sur le chemin qui les mène au camp, encore percevoir cette statue intacte, incarnation d’une tradition ininterrompue.

W.B.

[1] Paul Preston, The Spanish Holocaust. Inquisition and Exterminationin Twentieth-Century Spain, London (Harper) 2012
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La Defensa de Europa

Tradiciones de la Guardia Civil

La seguridad de Europa se defiende según el criterio de la Guardia Civil y la fuerzas policiales en las vallas de Ceuta y Melilla, contra las personas migrantes del África negra, casi con la misma tenacidad, también contra las aspiraciones de la ciudadanía magrebí, de conseguir la libertad de desplazamiento a través del Maditerraneo. La distinción entre migrantes deseados y expulsables no sólo implica un racismo diferencial, sino que lo establece como condición por adelantado. Al mismo tiempo, no se trata primeramente del color de la piel, sino de defender un código de valores al cual no se pueden adherir los migrates, porque son parte excluída del mismo.
La derogación de este código de valores se presenta pues como un requisito para la libre circulación de personas. Esta revocación debe venir desde dentro, y no puede venir sin retrospectiva histórica, porque sólo esta retrospectiva revela las implicaciones tácitas contenidas en este código. Esta es la razón para hablar de un libro sobre el „Holocausto español“ en el contexto de los acontecimientos actuales en la valla fronteriza de Melilla.

Alhucemas es una ciudad marroquí en la costa mediterránea, situada entre Ceuta y Mellila. Cuenta con unos 250.000 habitantes, un aeropuerto, un puerto moderno y una pequeña flota pesquera. La ciudada apareció en las noticias en el año 2004 debido a un terremoto de magnitud 6,5 en la escala de Richter. Los edificios coloniales han sido reconstruidos, la ciudad ha puesto en marcha un complejo industrial, con la idea de que los repatriados de Europa encuentren trabajo. Además, el ayuntamiento pretende desarrollar el ecoturismo.

Si bien algunas de las islas delante de la ciudad pertenecen a España desde el siglo XVI, Alhucemas es en sí misma una ciudad relativamente nueva. Durante la guerra del Rif, 1921-1926, España arrojó barriles de gas mostaza procedentes de Alemania, alrededor de la bahía local desde Melilla, como preparación a un desembarco militar, lo que marcó el comienzo de la victoria de España sobre los bereberes.
En el lugar de esta victoria, fue fundada en 1926 la ciudad donde todavía hoy se registran la mayor parte de los casos de cáncer de pulmón en Marruecos, debidos a la contaminación con gas mostaza. Fundador de la ciudad fue Miguel Primo de Rivera, anteriormente jefe de la administración militar del Marruecos ocupado, y más tarde dictador en España durante los años 1923 hasta 1930. Su hijo fundó posteriormente en España la Falange fascista española. En este momento era ya comandante de la Legión española Franco. Esta Legión compuesta de Mercenarios fue la que masacró en 1934 en Asturias a los mineros en huelga, y este es mismo momento en que la Guardia Civil disparaba a los campesinos rebeldes en Andalucía y Extremadura.

Hoy día, Ceuta y Melilla, que tienen en conjunto significativamente menos habitantes que Alhucemas, y una flota pesquera en declive económico, todavía desbancan en los medios a la ciudad del gas mostaza y el terremoto. Ya que Ceuta y Melilla siguen perteneciendo a España, son objetivo de la migración africana y por este motivo son protegidas por la Guardia Civil con vallas de varios metros de altura, sensores de movimiento, y dispositivos automáticos que despiden gas lacrimógeno.

Estas fuerzas de seguridad, que hoy desde el lado marroquí respaldan a la Guardia Civil, vienen al lado español para capturar y secuestrar refugiados de vuelta a Marruecos, que más tarde en el desierto muelen a palos y abandonan a su suerte. Y continúan así de cierta manera el trabajo de los mercenarios marroquíes indígenas que se encontraban en la guerra del Rif al servicio español, bajo el mando de Franco.

Pero aún más notable es la continuidad de la Guardia Civil, que todavía proviene de aquellas décadas de lavado de cerebro de la época de Franco y incluso llegó a poner en marcha el último intento de golpe de Estado contra la democratización en 1981. Hoy día, se toman a sí mismos como defensores de Europa contra el asalto de África.

Quien desee saber más sobre la línea de acción tradicionalmente llevada por la Guardia Civil z el ejército, puede retroceder hasta a la etapa de la guerra hispano-marroquí en los tiempos Alfonso XIII y Primo de Rivera. Tiempos en los que como tropas de Franco destrozaban los pueblos de los bereberes, violaban a mujeres, mataban niños, cortaban la cabeza a los hombres y las ensartaban en sus bayonetas. Paul Preston ha descrito contundentemente en su trabajo de 700 páginas, el Holocausto Español: la brutalidad y el racismo que los oficiales africanistas de la guerra colonial transportaron intactos de regreso a España. Ni los trabajadores del campo, ni los mineros en huelga de Asturias, ni los trabajadores de la industria en Cataluña y en general todos los adversarios de la Iglesia, eran para ellos mucho mejor que los bereberes marroquíes. Los africanistas practicaban un racismo eliminatorio. Entre los años 1936 a 1939, 200. 000 republicanos murieron en el frente, y de nuevo 200. 000 fueron masacrados detrás de las líneas. Tras la victoria de Franco unos 20.000 republicanos fueron ejecutados y muchos otros murieron de hambre en la cárcel y campos de concentración. Con este gran número de muertos, pero sobre todo con la increíble voluntad de exterminio de las tropas franquistas, Preston explica la elección del título del libro, haciendo frente a la creencia popular de que el racismo y exterminación fueron bajo el franquismo más moderados que en la Alemania nazi.

Preston describe que este racismo exterminador se desarrolló con especial intensidad en las regiones que estaban primera y durante más tiempo bajo el mando de los africanistas. El extenso material cartográfico al final del libro muestra claramente estos hechos: las columnas muestran un número de muertes particularmente altas en Andalucía, Extremadura y Castilla (y el número de personas muertas por los republicanos es, a excepción del asedio a la ciudad de Madrid, en su totalidad mucho más bajo).

Especialmente en el sur de España, tenían el mando no sólo los africanistas, sino también los latifundistas con su odio abismal hacia una población hambrienta, sin tierra y rebelde, y a su lado la Guardia Civil, que mató a tiros obreros del campo, eliminó activistas, y disolvió asambleas.
Preston describe una guerra social que se inicia en 1931 y culmina con el levantamiento de la derecha en 1936, acompañado de las incesantes provocaciones de la Guardia Civil. Y quien no quiera entrar en los detalles del terror, cuyas descripciones llenan el presente volúmen, debería leer el primer centenar de páginas: The Origins of Hatred and Violence, para hacerse una imagen del carácter eliminatorio del racismo social de los africanistas, de los latifundistas y de la Guardia Civil.

Sólo al final del libro sale a relucir el lavado de cerebro, el tiempo de erradicar el pasado republicano y del establecimiento normativo de las verdades en el lenguaje del ganador. La Alemania nazi fue derrotada en 1945 y se tardó más de 20 años, en conseguir que esta plomiza Restauración pudiera finalmente romperse. Franco murió en 1975, habiendo sido capaz durante la Guerra Fría de ganar el reconocimiento de las potencias occidentales. El franquismo seguía vivíendo en la Guardia Civil, así como en cada poro de la sociedad española, tras el golpe de Estado del 23F en 1981, llegándose dubitatibamente por primera vez en los últimos años a la rehabilitación de los republicanos. La última estatua equestre de Franco sobre suelo español fue derribada en 2008 en Santander. Sin embargo, los refugiados africanos que llegan a Melilla, pueden pararse a echar un vistazo en su camino hacia el centro de internamiento, a la todavía intacta estatua ecuestre que encarna esta tradición ininterrumpida.
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Die Verteidigung Europas

Traditionen der Guardia Civil

Nach Auffassung der Guardia Civil und der Polizeikräfte wird die Sicherheit Europas an den Zäunen Ceuta und Melilla verteidigt – gegen die Migrant*innen aus Schwarzafrika, aber in kaum geringerem Maß auch gegen die Aspirationen der maghrebinischen Bevölkerung, die Reisefreiheit über das Mittelmeer verlangt. Die Unterscheidung zwischen erwünschten und abzuweisenden Migrant*innen impliziert einen differentiellen Rassismus bzw. setzt diesen geradezu voraus. Dabei geht es nicht zuerst um die Hautfarbe, sondern verteidigt wird ein Wertekodex, dem sich die Migrant*innen nicht anschließen können, weil ihre Ausschließung selbst Teil dieses Kodex ist.
Die Aufhebung dieses Wertekodex scheint also eine Voraussetzung für den freien Verkehr der Menschen zu sein. Diese Aufhebung muss auch aus dem Inneren kommen, und sie kommt ohne historische Rückschau nicht aus, weil nur diese Rückschau die stillschweigenden Implikationen offenlegt , die in diesem Kodex nach wie vor enthalten sind. Dies ist ein Grund, ein Buch über den „Spanischen Holocaust“ im Kontext der aktuellen Ereignisse am Grenzzaun von Melilla zu besprechen.

Al Hoceima ist eine Stadt in Marokko an der Küste des Mittelmeers, gelegen zwischen Ceuta und Melilla. Es gibt dort gut 250 000 Einwohner, einen Flugplatz, einen modernen Hafen und eine kleine Fischereiflotte. In den Nachrichten war die Stadt im Jahre 2004 präsent, aufgrund eines Erdbebens Stärke 6,5 auf der Richter-Skala. Die Kolonialbauten sind rekonstruiert, die Stadt hat ein Technologiezentrum gegründet, in dem Rückkehrer aus Europa sich ansiedeln sollen. Außerdem möchte die Stadtverwaltung den Ökotourismus entwickeln.

Während einige der Stadt vorgelagerte Inseln seit dem 16. Jahrhundert zu Spanien gehören, ist Al Hoceima selbst eine vergleichsweise neue Stadt. Im Rifkrieg, 1921-1926, hatte Spanien im Gebiet um die dortige Bucht von Melilla aus Fässer mit Senfgas aus Deutschland abgeworfen, um eine Landungsoperation vorzubereiten, welche den Sieg Spaniens über die Berber einleitete. Am Ort dieses Sieges wurde 1926 jene Stadt gegründet, die noch heute aufgrund der Verseuchung mit Senfgas die meisten Lungenkrebstoten Marokkos zu verzeichnen hat. Begründer der Stadt war also Primo de Rivera, vorher Chef der Militärverwaltung im besetzten Marokko, später Diktator in Spanien von 1923 bis 1930. Seine Söhne gründeten in Spanien die faschistische Falange. Kommandant der Spanischen Legion war schon zu dieser Zeit Franco. Diese aus Söldnern bestehende Legion war es, die 1934 in Asturien die streikenden Minenarbeiter massakrierte, so wie die Guardia Civil zur gleichen Zeit die aufbegehrenden Landarbeiter in Andalusien und der Extremadura zusammenschoss.

Heute laufen Ceuta und Mellila, die zusammen deutlich weniger Einwohner haben als Al Hoceima und deren Fischereiindustrie sich wirtschaftlich im Niedergang befindet, jener Stadt des Senfgases und des Erdbebens in den Nachrichten leicht den Rang ab. Denn Ceuta und Mellila gehören nach wie vor zu Spanien, sie sind Ziel der afrikanischen Migration und sie werden von der Guardia Civil verteidigt – mit meterhohen Zäunen, Bewegungsmeldern und automatischen Anlagen, die Tränengas auswerfen.

Jene Sicherheitskräfte, die heute von marokkanischer Seite aus die Guardia Civil unterstützen, die auf spanischer Seite Flüchtlinge kapern und diese nach Marokko entführen und zusammenschlagen oder in der Wüste aussetzen, führen in gewisser Weise das Werk der indigenen marokkanischen Söldner fort, die im Rifkrieg in spanischen Dienste traten und von Franco befehligt wurden. Aber noch eher bemerkenswert ist die Kontinuität der Guardia Civil, die in ihrem modernen Pensiamento noch der jahrzehntelangen Gehirnwäsche der Franco-Zeit entstammt und die noch im Jahre 1981 den letzen Putschversuch gegen die Demokratisierung lanciert hat. Heute fühlen sie sich als Verteidiger Europas gegen den afrikanischen Ansturm.

Wer mehr über die Traditionslinien der Armee und der Guardia Civil erfahren möchte, kann weit in die Zeit der spanisch-marokkanischen Kriege, in die Zeiten von Alfons XIII. und Primo de Rivera zurückgehen, in die Zeiten, als Francos Truppen die Dörfer der Berber zerstörten, die Frauen vergewaltigten, die Kinder töteten, den Männern die Köpfe abschnitten und diese auf ihre Bayonette pflanzten. Paul Preston hat in seinem 700 seitigem Werk The Spanish Holocaust1 überzeugend beschrieben, dass die aus dem Kolonialkrieg zurückkehrenden Offiziere, die Africanistas, ihre Brutalität und ihren Rassismus 1:1 nach Spanien zurücktransportierten. Die Landarbeiter, die streikenden Minenarbeiter Asturiens, die Industriearbeiter in Katalonien und überhaupt alle Kirchengegner waren für sie keinen Deut besser als die marokkanischen Berber. Die Africanistas praktizierten einen eliminatorischen Rassismus. In den Jahren 1936 bis 39 starben 200 000 Republikaner an der Front, und noch einmal 200 000 wurden hinter den Linien massakriert. Nach dem Sieg Francos wurden weitere 20 000 Republikaner exekutiert, und viele weitere starben in den Gefängnissen und Konzentrationslagern. Mit dieser schieren Zahl der Toten, vor allem aber mit dem unglaublichen Vernichtungswillen der Franco-Truppen begründet Preston seine Wahl des Buchtitels. Er möchte der verbreiteten Meinung entgegentreten, dass Rassismus und Vernichtung unter Franco moderater gewesen seien als im nazistischen Deutschland.

Preston beschreibt, dass dieser eliminatorische Rassismus in den Regionen, die als erstes und am längsten unter dem Kommando der Africanistas standen, besonders intensiv wütete. Das umfangreiche Kartenmaterial am Ende des Buchs zeigt diese Tatsachen anschaulich: die Säulen, die die Zahl der Toten anzeigen, sind in Andalusien, der Extremadura und Kastilien besonders hoch (und die Zahl der durch die Republikaner getöteten Personen liegt, vom belagerten Madrid abgesehen, durchweg sehr viel niedriger).

Besonders im Süden Spaniens hatten nicht nur die Africanistas das Sagen, sondern auch die Großgrundbesitzer mit ihrem abgrundtiefen Hass gegenüber einer hungernden, aber aufbegehrenden landlosen Armutsbevölkerung, und mit ihnen im Bunde die Guardia Civil, die auf Zuruf Landarbeiter zusammenschoss, Aktivisten ausschaltete und Versammlungen auflöste. Preston beschreibt einen sozialen Krieg, der 1931 begann und der sich bis zur Offensive der Rechten von 1936 unter unermüdlichen Provokationen der Guardia Civil steigerte. Auch wer in die Details des Terrors, deren Beschreibungen das Volumen des vorliegenden Buchs füllen, nicht weiter eintauchen will, sollte die ersten hundert Seiten lesen, The Origins of Hatred and Violence, um sich über den eliminatorischen Charakter des sozialen Rassismus der Africanistas, der Latifundisten und der Guardia Civil ein Bild zu machen.

Nur am Ende des Buchs kommt die Zeit der Gehirnwäsche, die Zeit des Austilgens der republikanischen Vergangenheit und der normativen Etablierung der Wahrheiten der Sieger zur Sprache. Nazideutschland war 1945 besiegt und es brauchte mehr als 20 Jahre, bis die bleierne Restauration endlich aufgebrochen werden konnte. Franco starb erst 1975, er hatte sich im Kalten Krieg die Anerkennung der Westmächte verschaffen können. Der Francismus lebte in der Guardia Civil wie in allen Poren der spanischen Gesellschaft fort, über den Putschversuch F23 im Jahre 1981 hinaus, und erst in den letzten Jahren kam die Rehabilitation der unterlegenen Republikaner zögernd in Gang. Das letzte Reiterstandbild Francos auf spanischem Boden wurde 2008 in Santander entfernt. Die afrikanischen Flüchtlinge aber, die Melilla erreichen, könnten auf ihrem Weg ins Lager einen Blick auf das dort noch intakte Reiterstandbild erhaschen, das die ungebrochene Tradition dort verkörpert.

W.B.

[1] Paul Preston, The Spanish Holocaust. Inquisition and Extermination in Twentieth-Century Spain, London (Harper) 2012
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