12. März 2014 · Kommentare deaktiviert für Sahara, Antiterrorismus: Französisch-US-amerikanische Kooperation – Le Monde · Kategorien: Frankreich, Mali, Sahara · Tags:

„En Afrique, coopération militaire franco-américaine resserrée contre le terrorisme

LE MONDE |  Nathalie Guibert

Un drone MQ9 Reaper américain.

Un drone MQ9 Reaper américain.

« Les opérations de contre-terrorisme de la France en Afrique méritent le soutien américain. »

Cet éditorial du Washington Post, paru le 25 janvier, n’a pas manqué de réjouir le gouvernement français.

[…] « Au fil des crises, pour répondre à l’urgence, s’est développé un nouveau mode de coopération transatlantique. Il est temps aujourd’hui que cette coopération se structure davantage », déclarait alors le ministre français. Le vrai sujet est celui de la lutte contre Al-Qaida et les groupes djihadistes au Sahel. Paris espère un dialogue permanent au niveau « stratégique » qui aille jusqu’à coordonner de futures opérations, au lieu de les traiter au cas par cas. L’accord est total sur l’analyse de la menace terroriste. Il reste à convaincre le Pentagone et son commandement Africom, basé à Stuttgart, que cette approche fournira une réelle plus-value sur le terrain.« Le Pentagone est dans une approche pramatique, décode Christopher Chivvis, analyste senior à la RAND Corporation. Dans le contexte du pivot américain vers l’Asie, il voit que le problème Al-Qaida est grave dans le nord de l’Afrique et se dit que, si la France a la capacité d’agir, c’est bon pour les Etats-Unis. »

La hiérarchie militaire française souligne que, dans son ensemble, la coopération a été plus nourrie ces dernières années avec l’armée américaine qu’avec sa soeur britannique. Dans son opération au Mali, Paris n’a pas manqué de saluer l’indispensable aide américaine pour combler les lacunes françaises en matière de ravitaillement en vol, de transport stratégique et de renseignement. Souhaitant garder une « empreinte légère » sur le continent africain, l’armée américaine a, de son côté, laissé bien volontiers à son alliée le leadership, tout en lui prêtant avions espions et drones. […]

Pour mieux couvrir le nord de la bande saharo-sahélienne par où transitent les groupes djihadistes, de la Mauritanie au nord du Tchad, Paris met en place des points d’appui légers, dans une logique de containement. Cette mission antiterroriste au Sahel mobilise 3 000 hommes, a précisé la défense en début d’année, dont 1 000 au Mali, pour un temps indéterminé.

Dans ce cadre, les deux pays ont fait de leurs forces spéciales l’outil privilégié de leur relation opérationnelle. « Le patron des opérations spéciales américaines, l’amiral William McRaven, a investi dans la construction d’une relation mutuelle bénéfique avec les Français. La France a dans le même temps acquis de nouvelles technologies qui doivent faciliter la coopération de ses services de renseignement avec les Etats-Unis », souligne par ailleurs M. Chivvis.

A Ouagadougou, au Burkina Faso, où chacun a déployé des commandos, les contacts sont permanents et la coordination entre services de renseignement est quotidienne. Même rapprochement au Niger, où les forces spéciales américaines sont lancées pour quinze jours dans leur exercice annuel Flintlock avec les armées de la région. A Niamey, les hangars des drones Reaper de surveillance américains et français se jouxtent. Paris vient d’agrandir la base aérienne capable d’accueillir désormais des Rafale.

L’enjeu devient celui d’une relative division du travail, que Paris souhaite en s’appuyant sur la confiance que place Washington dans la connaissance du terrain de l’ancienne puissance coloniale en Afrique de l’Ouest et centrale. Les choses sont claires quand la France agit au nord du Mali. De même, quand les Etats-Unis envoient des « conseillers » à la frontière de la Centrafrique et du Soudan du Sud pour contenir la LRA, ou mènent des opérations au nord de la Libye ou dans la Corne de l’Afrique.

Mais la coordination n’est pas si franche dans deux zones cruciales pour la surveillance des groupes djihadistes : au Tchad, où l’armée française est présente dans le nord du pays, et au sud de la Libye, où les éléments américains appuyant les forces libyennes ont été repérés ces dernières semaines.“

Nathalie Guibert

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