06. Juni 2013 · Kommentare deaktiviert für Malische Armee mit französischer Unterstützung gegen Kidali – neuer angekündigter Krieg? · Kategorien: Frankreich, Mali · Tags:

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L’armée malienne attaque les touaregs à Anefis : Bamako engage la guerre pour Kidal avec le soutien de la France
par Salem Ferdi

Bamako piaffait d’impatience d’en découdre avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et menait une campagne d’accusation «d’épuration raciale» contre le mouvement touareg dans ce qui s’apparente clairement à une justification préalable d’une action armée.

On est depuis quelques mois et encore plus depuis quelques jours dans une chronique d’une guerre annoncée. Elle vient de devenir effective, hier, à la suite d’affrontements dans la région d’Anefis, au sud de Kidal, la grande ville du nord contrôlée par le MNLA. Selon les premiers bilans donnés par l’armée malienne, dix touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad ont été tués contre deux soldats maliens blessés. «Nous avons dénombré dix morts et avons fait 28 prisonniers» dans les rangs du MNLA, a indiqué le porte-parole de l’armée malienne Souleymane Maïga. Il a fait état d’accrochages dans la zone d’Anefis avec des «bandits armés qui ont subi beaucoup de pertes en véhicules et en hommes». Le MNLA a confirmé que l’armée malienne a attaqué ses positions à Anefis en décidant de «régler la situation par la guerre».

Le gouvernement malien assumera toutes les conséquences, a déclaré Mahamadou Djeri Maïga, vice-président du MNLA. L’affrontement ne surprend personne, les dirigeants de Bamako ne font pas mystère depuis des mois de vouloir reprendre Kidal par la force et ont exigé le désarmement préalable du MNLA avant toute discussion.

«Pour le moment, il s’agit d’aller à Anefis en vue de préparer l’entrée à Kidal», a déclaré Souleymane Maïga qui a parlé de quatre «groupements tactiques interarmes» mobilisés pour y parvenir et «redéployés dans d’autres secteurs stratégiques» afin «de resserrer le dispositif autour de Kidal».

CAMPAGNE DE PRESSE CONTRE LE MNLA

L’attaque de l’armée malienne au sud de Kidal a été préparée par une campagne de presse accusant les touaregs de se livrer à des arrestations et des violences à l’égard des non-touaregs. Bamako avait parlé «d’épuration raciale» et avait été soutenu par Paris qui a affirmé avoir des informations sur des agressions ciblées et des arrestations sur la base de la couleur de la peau. Le MNLA a immédiatement vu dans ces accusations une intention affichée du gouvernement malien de vouloir reprendre Kidal par la force. Le MNLA avait démenti ces accusations «d’épuration raciale» et a confirmé avoir arrêté une dizaine de personnes «qui se sont avérées être des soldats maliens envoyés pour nous espionner». Ils sont «considérés comme des prisonniers de guerre et soumis à des interrogatoires. Les civils qui ont été emmenés lors de l’opération ont été remis en liberté», a indiqué le MNLA. Dénonçant des allégations mensongères, le MNLA indique avoir procédé à une enquête minutieuse après avoir constaté des «mouvements inhabituels de groupes de personnes arrivées par vagues successives à Kidal». 180 personnes ont été arrêtées pour être interrogées, a indiqué le MNLA et «seules 20 personnes sont restées aux arrêts et sont pour la plupart des agents, et pour certains des officiers des services secrets maliens et autres services associés». Le mouvement indépendantiste targui affirme qu’il n’est «en rien comparable à l’armée malienne qui procède ouvertement et massivement à la spoliation, aux viols, aux arrestations arbitraires et aux exécutions sommaires».

PARIS DERRIERE BAMAKO

Le MNLA «qui n’a rien à cacher invite les ONG, la communauté et la presse internationales à se rendre partout où le MNLA exerce le contrôle du territoire azawadien et met au défi l’armée malienne d’en faire autant». Les accusations de Bamako ont été appuyées par la France qui a déclaré avec «reçu des informations évoquant des agressions ciblées et des arrestations fondées sur la couleur de la peau des personnes». Hier, le gouvernement français a apporté son appui à Bamako en justifiant implicitement son offensive sur Kidal et en demandant aux «groupes armés» du nord du Mali à «déposer les armes». Une sommation qui s’adresse au MNLA et au MIA (Mouvement islamique de l’Azawad, une dissidence d’Ansar Eddine). Paris soutient les «efforts des autorités maliennes pour réinstaller leur administration au nord du pays», a indiqué le porte-parole du Quai d’Orsay en affirmant qu’il «ne peut et ne doit y avoir au Mali qu’une seule armée» qui a «vocation à se déployer sur l’ensemble du territoire». A l’évidence, Paris soutient politiquement – en attendant de le faire militairement ? – la volonté de Bamako de bousculer le statuquo par les armes. Le MNLA, qui tient avec le MIA la ville de Kidal, a refusé de déposer les armes avant des négociations et la conclusion d’un accord. Les prémices d’une nouvelle guerre de l’Azawad sont déjà là. La question est de savoir si Paris va participer à la guerre pour Kidal et contre le MNLA que l’armée malienne vient de commencer. Les propos du porte-parole du Quai d’Orsay le laissent entendre: Paris sera derrière Bamako dans la bataille pour Kidal.

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