Voici la traduction (extrait) d’un article paru dans le journal Novossti, publié à Zagreb. Il s’agit d’un journal édité par une association faîtière des Serbes de Croatie, il se vend en kiosques. Les textes traduits (du croate) représentent à peu près 30 % de l’article complet. Se reporter à l’original pour toute citation ; je ne suis pas traducteur de métier. Je n’ai guère trouvé d’autres informations récentes en rapport avec le sujet des centres pour demandeurs d’asile, hormis les articles annonçant l’arrestation de migrants illégaux, l’organisation d’une action caritative en faveur d’enfants demandeurs d’asile par la Croix Rouge, et ces derniers jours des informations sur le renvoi vers la Serbie de 51 personnes, dans le cadre de l’accord de réadmission conclu entre ces deux pays. Dragan Grcic
ARTICLE TRADUIT (extraits)
Un centre pour demandeurs d’asile situé dans la capitale
A cause des révoltes des habitants, la Croatie a manqué l’opportunité, en 2005, d’une aide d’un million d’euros que proposait le gouvernement norvégien, pour le réaménagement de la caserne de Stubička Slatina en vue d’y installer un centre d’asile pour demandeurs d’asile, et on utilise temporairement un centre à Kutina et une partie de l’hôtel „Porin“ de Zagreb. Notre interlocuteur au sein de l’Institut pour les migrations est partisan de l’installation du centre d’accueil à Zagreb, sans quoi il y aurait des „jacqueries paysannes“ contre les demandeurs d’asile.
Drago Župarić-Iljić raconte comment, en Slovénie, le centre pour demandeurs d’asile a été cinq-six fois déménagé, pour être en fin de compte localisé dans la banlieue de Ljubljana.
De la sorte on répond en plaçant les demandeurs d’asile à proximité des institutions qui doivent se préoccuper d’eux, ce qui leur rend accessibles les programmes d’intégration.
Traitement catastrophique des mineurs
Si la politique migratoire de la Croatie est globalement désordonnée, le traitement des mineurs surpris lors d’un passage illégal de la frontière peut être qualifié de catastrophique.
– Les enfants non-accompagnés et sans représentant juridique, sont hébergés soit dans le Centre de déportation de Ježevo, ensemble avec les autres immigrants illégaux en âge adulte, ou bien dans des homes pour mineurs présentant des troubles de comportement, ce qui est totalement inapproprié – nous dit Lovorka Marinović, qui a longtemps été la directrice du Bureau de l’OIM, et qui préside actuellement le Centre pour les initiatives nouvelles (CNI, Centra za nove inicijative), organisation qui travaille en faveur de l’amélioration du statut et pour la mise en place d’une aide systématique du groupe des migrants les plus vulnérables.
Radojka Kraljević et Branka Žigante Živković ont les premières mené une recherche sur le traitement des mineurs non accompagnés, publiée avec l’aide de l’UNHCR dans l’étude intitulée „Les mineurs non-accompagnés de pays étrangers en République de Croatie“ („Djeca bez pratnje strani državljani u RH“).
Ces enfants ne sont pas en petit nombre: de 2005 jusque 2010, il y a a eu 2.007 mineurs non-accompagnés, sans famille ou sans tuteur, soit à peu près 85%de tous les mineurs surpris lors d’un franchissement illégal de la frontière. Les problèmes surgissent dès leur arrestation, cela commence par le manque de traducteurs, le logement inapproprié, l’assignation difficile d’un tuteur, jusqu’à l’absence de soins médicaux et l’impossibilité pour les enfants de poursuivre une scolarité.
– Souvent, les enfants désignent comme tuteurs les migrants qui font partie du groupe arrêté, mais ils ont eux aussi un statut illégal et de ce fait ne peuvent représenter au mieux les intérêts des enfants. La plupart des tuteurs viennent du centre de protection sociale, mais leur nombre est insuffisant et dans la plupart du cas ils sont inefficaces. Un tuteur couvre formellement plusieurs enfants, qu’il ne voit pas en général, et il ne les accompagne pas dans leur situation – nous dit Lovorka Marinović.
Pour résoudre le problème de l’hébergement inapproprié des enfants non-accompagnés, le Centre pour les initiatives nouvelles a coopéré avec la télévision croate HTV, pendant plusieurs mois, pour organiser une action humanitaire visant à récolter des dons pour soutenir la Maison de l’éducation des enfants et des jeunes de la Dugava (Zagreb), dont une aile devrait être réservée aux mineurs étrangers non-accompagnés.
– Ici ont voit un exemple du grand manque de volonté des institutions de l’État: pour l’installation d’une douche supplémentaire, il ne fallait pas grand chose, mais aucune réponse ne vient, et des dizaines d’enfants utilisent encore une seule douche – souligne Marinović.
Pour la construction de l’aile au sein de la maison, il faut à peu près 400.000 kunas [monnaie locale], et le Centre pour les initiatives nouvelles en a rassemblé à ce jour 120.000, qu’il a commencé à investir dans des travaux.
Source complète : Miroslav Pavičević, Hrvatska azilantima ne vjeruje, n°653, 24 juin 2012.
http://www.novossti.com/2012/06/hrvatska-azilantima-ne-vjeruje/
D. Grcic – serbie-droitshumains@gmail.com