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Traduit par Persa Aligrudić

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Rapatriés de force par les pays de l’UE où ils séjournaient, on peut les apercevoir à leur arrivée à l’aéroport de Belgrade ou de Niš. Pour tout bagage, un gros sac en plastique ou une boîte en carton mal ficelée. Certains ne parlent pas serbe et n’ont nulle part où aller. Ce sont les « réadmis ».

Ces sept dernières années, quelque 8.824 personnes ont été rapatriées de force en Serbie par les pays de l’Union européenne sur base des accords de réadmission.Selon des estimations, 4.000 à 5.000 personnes auraient décidé de revenir de leur plein gré. « D’après les catégories nationales, les Rroms, Serbes, Bosniaques et Albanais sont les plus nombreux. La plupart reviennent à Belgrade, Bujanovac, Vranje, Leskovac et, depuis l’année dernière, Vršac et Zrenjanin », indique Jelena Marić du Commissariat pour les réfugiés.« Tous ne sont pas des faux demandeurs d’asile. Certains ont outrepassé leur permis de séjour ou n’avaient pas les documents nécessaires pour trouver un emploi. Sur les 2.107 personnes revenues l’an dernier, 800 sont des mineurs. Les plus nombreux ont été rapatriés d’Allemagne, de Suède, de Suisse et du Danemark », poursuit Jelena Marić.

À leur retour, un tiers d’entre eux a été hébergé par des parents et amis, 111 se sont retrouvés sans toit, 30 ont accepté d’être logés dans un centre d’accueil.

« Ils vont essayer de retourner dans les pays où ils ont longtemps vécu et avaient une vie organisée », explique Radoš Đurović du Centre d’entraide aux demandeurs d’asile. « Les jeunes en particulier ont passé leur jeunesse en Occident. Ils ont été arrachés à leur milieu et reviennent ici sans connaître le serbe, et parfois même sans parents ni amis ».

Une fois en Serbie, la plupart des « réadmis » demande aux Affaires sociales une aide financière. En un an à peine, plus de 2.500 demandes ont été enregistrées. Il s’agit le plus souvent d’enfants et d’adolescents, mais on note aussi un grand nombre de de femmes.

Consciente que la misère pousse les gens à entrer illégalement dans les pays de l’Europe occidentale, l’UE et le Commissariat aux réfugiés ont lancé un projet, estimé à 1,7 million d’euros, destiné à 20 municipalités serbes afin d’aider financièrement le retour des migrants et de régler durablement leur hébergement.