12. März 2013 · Kommentare deaktiviert für Algerien, Ouargla (Sahara): riesiger Marsch von Arbeitslosen für 14.03.2013 in Vorbereitung · Kategorien: Algerien · Tags: , ,

Marche des chômeurs à Ouargla

Les préparatifs battent leur plein

El Watan, le 12.03.13 | 10h00

http://www.elwatan.com/actualite/les-preparatifs-battent-leur-plein-12-03-2013-206389_109.php

Les chômeurs décrient haut et fort toutes les exclusions justifiées par leur manque de formation, mais aussi une sorte de délit de faciès qui touche aussi bien les autochtones que les enfants des pétroliers natifs de la région.

Au moment où les préparatifs de la «marche du million de chômeurs» battent leur plein à Ouargla, où la place Tahrir attenante à l’hôtel de ville sera le théâtre d’un grand rassemblement jeudi 14 mars, le nouveau wali, Ali Bouazza, a été installé hier dans ses nouvelles fonctions lors d’une cérémonie solennelle. Le climat reste tendu à Ouargla, toute la population n’a d’autre sujet de discussion que la marche historique en préparation dans tous les quartiers de Ouargla, conviés par le biais de tracts à «un rassemblement citoyen pour la dignité du Sud». Comme attendu, la première allocution du wali était évidemment adressée à la jeunesse ouarglie, qu’il a appelée à l’apaisement et à la sérénité.

C’est la quatrième fois qu’un wali est installé à la tête de la wilaya de Ouargla depuis l’avènement du mouvement de la jeunesse du Sud et les premières émeutes de l’emploi. Cette wilaya n’a eu de cesse depuis huit ans de se révolter contre sa marginalisation et l’exclusion de ses enfants du marché de l’emploi qu’ils côtoient sans y avoir une véritable place. C’est aussi la énième fois qu’un wali fraîchement installé rapporte les directives dites fermes et résolues du gouvernement à travers des solutions aux problèmes de la jeunesse locale défavorisée d’emblée de par le niveau scolaire dans la région, le manque d’encadrement dans les langues étrangères et l’absence totale depuis l’indépendance d’une formation professionnelle spécialisée dans les métiers du pétrole.

Le wali a donc clairement expliqué, hier, que sa feuille de route contenait un seul grand titre : «Solutionner la crise de l’emploi à Ouargla» qu’il qualifie de «structurelle» et nécessitant des «décisions courageuses», tout en mettant en avant sa volonté d’être l’homme de la situation.
C’est donc pour dénoncer une situation qui profite à une main-d’œuvre favorisée, dès le départ par une formation adéquate et la provenance du nord du pays, que le soulèvement des jeunes a eu lieu en 2004. Depuis, ils décrient haut et fort toutes les exclusions justifiées par leur manque de formation mais aussi une sorte de délit de faciès qui touche aussi bien les autochtones que les enfants des pétroliers natifs de la région.

Ce qui était tabou jusque-là a donc éclaté et beaucoup d’idées sur l’efficacité de la politique de développement des régions du Sud prônée par les pouvoirs publics et le traitement ostentatoire des responsables de tout bord des revendications de cette jeunesse ont fait leur chemin jusqu’à cette malheureuse phrase de Sellal accusant, le 24 février dernier, à l’occasion de la commémoration de la nationalisation des hydrocarbures, les jeunes du Sud d’être une cherdima, alors que des centaines d’entre eux avaient entamé une marche à Hassi Messaoud empêchée par un dispositif sécuritaire musclé. L’accusation a vite été contestée et, dès le lendemain, les chômeurs sont montés au créneau et ont exigé des excuses publiques de M.

Sellal lors d’une rencontre avec le groupe parlementaire de TAJ qui, le premier, est allé à la rencontre des jeunes de Ouargla et a transmis un rapport circonstancié au Premier ministre et à la présidence de la République.  A l’instar de leur révolte devenue mature sans qu’aucune solution viable n’ait été mise en œuvre par les gouvernements successifs, le courroux des chômeurs n’est pas pris à sa juste mesure, puisque les ministres qui se sont exprimés jusque-là ont tous mis en évidence la relation affective de Sellal avec le Sud et l’efficacité de son plan d’action pour le Sahara.

Pour avoir fui la confrontation avec eux lors de sa dernière visite, pour avoir continué à prôner des solutions qui ne concrétisent en aucun cas la volonté de changement vis-à-vis d’eux et enfin pour signifier aux pouvoirs publics que l’objectif de leur combat est non pas la séparation du Sud du reste du pays, mais la dignité et un développement efficace et équitable pour tous, la marche du siècle est en branle à Ouargla. 

Houria Alioua
Grande pression sur les initiateurs
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El Watan, le 12.03.13 | 10h00

http://www.elwatan.com/actualite/grande-pression-sur-les-initiateurs-12-03-2013-206394_109.php

La grande marche à laquelle a appelé la Coordination nationale de défense des chômeurs du Sud (CNDDC), pour le jeudi 14 mars à Ouargla, appelée également «El massira el millioniya» ou la marche du million, aura-t-elle finalement lieu ?

Ouargla
De notre envoyé spécial

De plus en plus de voix au sein de cette coordination des chômeurs réclament, en effet, l’annulation pure et simple de la marche craignant des provocations pouvant entraîner des dérapages incontrôlables. C’est ce que nous avons constaté, hier, au sein des animateurs du mouvement. Tout au long de cette journée, des tractations et des discussions ont eu lieu entre ceux qui militent en faveur du maintien de la marche et ceux qui plaident pour son annulation pure et simple. Une chose est certaine, une très grande pression politique et médiatique semble peser sur les épaules des uns et des autres. Le but, justement de cette pression, est de les amener à reculer. Par ailleurs, en faisant du départ du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, la principale revendication de la marche, les animateurs de la CNDDC ont sensiblement politisé un mouvement initialement porté par des revendications socioéconomiques. C’est cette intrusion dans un champ politique algérien quadrillé de toutes parts et cadenassé qui s’avère leur valoir aujourd’hui de se retrouver sous le feu nourri des snipers du pouvoir.

En effet, la montée au front des très nombreux relais médiatiques gouvernementaux ou proches du pouvoir dans le but de diaboliser cette initiative semble porter ses fruits. Depuis quelques jours, les animateurs du mouvement des chômeurs du Sud sont accusés d’être des séparatistes, d’être à la solde d’intérêts étrangers et de vouloir déstabiliser le sud du pays, voire toute l’Algérie. Parallèlement à ces entreprises de diabolisation, des tentatives de dialogue sont menées avec des notables de la région et des promesses fermes de mesures concrètes sont lancées, voire annoncées. Tout est fait pour absorber la colère des jeunes du Sud et désamorcer la crise. Cette pression tous azimuts, qui est montée crescendo, fait que les animateurs les plus fragiles psychologiquement ont commencé à montrer des signes de fléchissement. D’autres appellent tous les marcheurs à se munir de l’emblème national pour casser cette image de «séparatistes» qu’on cherche à leur coller à tout prix.

Pour rappel, cette marche du 14 mars se veut, selon ses initiateurs, une marche pour la dignité, la consolidation de l’unité nationale, le travail, le logement, le développement local, même si, au premier plan, c’est le départ du Premier ministre qui est revendiqué pour avoir, selon les uns et les autres, proféré des propos blessants envers les chômeurs du Sud qualifiés de «cherdima» (groupe de malfaiteurs).
Malgré de très nombreux appels, nous n’avons toujours pas pu avoir des précisions quant à leur décision finale de la part des animateurs les plus en vue du mouvement, comme ils nous l’avaient promis. Jusqu’à 19h, ils étaient toujours en réunion.

Djamel Alilat

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