La Hongrie organisera une sessions parlementaire sur la question de l’exode des Albanais du Kosovo, le 19 février. Traduction d’un article de Politika. Politika est un journal que l’on classerait à droite, en France. La parole des réfugiés est totalement absente, dans l’article. Traduction du serbe. Dragan Grcic.

La Hongrie renverra les Albanais en Serbie

On s’attend à ce qu’ils soient renvoyés en Serbie sur la base de l’accord de réadmission

Subotica – Les milliers d’émigrants du Kosovo et Métochie qui, au cours du mois de janvier, ont voyagé et traversé de façon illégale la frontière entre la Serbie et la Hongrie et qui y ont demandé asile, pourraient bien être renvoyés. Dans un entretien au le journal Politika, le parlementaire László Varga (SVM, Alliance des Hongrois de Vojvodine) et président adjoint du Conseil à l’intégration européenne, dit que ceux qui ont quitté le Kosovo et la Métochie ne peuvent obtenir l’asile en Hongrie, car il n’y a aucune raison politique pouvant le justifier, et que de ce fait on doit s’attendre, sur la base des accords de réadmission avec l’UE, à ce qu’ils soient renvoyés en Serbie.

Je ne souhaite pas préjuger de ce qui se déroulera, mais il est logique que cela soit organisé avec la coopération des organes de Serbie, que les autocars seront attendus à l’un des points de passage de la frontière et qu’ensuite les autobus seront renvoyés au Kosovo. Je pense que c’est le cours que prendront le événements, affirme Varga.

Les accords de réadmission impliquent que la Serbie se doit d’accepter toute personnes qui s’est rendue de façon illégale et directe sur le territoire des Etats membres de l’Union européenne, lorsque cela s’est produit après un transit via le territoire de la Serbie. Cela signifie, pratiquement, que toutes les personnes que les institutions de l’Etat hongrois interpellent suite à un passage clandestin de la frontière seront renvoyées en Serbie sans qu’il soit tenu compte de leur pays d’origine.

László Varga dit qu’il ne pense pas qu’ils demeureront en Serbie, car ils n’ont pas de motif pour y rester, pas de logement, ni d’emploi certain, et il est vraisemblable qu’ils retourneront au Kosovo, et l’interlocuteur de Politika ajoute que cette situation ne peut pas mettre en péril le régime de voyages sans visas pour les citoyens de Serbie.

– En fait, je m’attends à ce que l’UE demande un renforcement des contrôles de nos frontières. Il y a là un effet psychologique important qui a entraîné des effets positifs sur ceux qui sont déjà parvenus à passer de façon illégale la frontière. Au moment où il y a des arrestations massives dans une région frontalière, on constate automatiquement un arrêt de la vague et nous voyons que maintenant il y a une réorientation via l’Albanie et le Monténégro – affirme Varga.

Au cours du dernier week-end, selon les médias hongrois, aux passages frontières, près de 2.000 personnes ont été interpellées, qui ont tenté de pénétrer illégalement en Hongrie, comme membre de l’Union européenne. Samedi, 1.233 personnes, et dimanche 940, dont 880 provenaient du Kosovo et Métochie, 41 d’Afghanistan, 8 du Congo, 6 de Syrie et 1 du Ghana et du Nigeria. La police hongroise a interpellé à la gare ferroviaire Keleti de Budapest, près de 300 émigrés, la plupart du Kosovo et de Métochie.

Les autorités hongroises ont présenté des données selon lesquelles, les premiers jours de janvier, ont été découverts une centaine d’émigrants et le 30 janvier 1.400 personnes ayant pénétré illégalement sur le pays. Au cours de l’année 2012, la Hongrie reçu 2.500 demande d’asile, et en 2013 ce nombre a monté à 19.000, pour atteindre l’an passé 42.000 demandes d’asile, alors que rien que pour janvier de cette année 14.000 demandes ont été enregistrées. Comment faire face à cette vague d’immigrants et de demandeurs d’asile est un thème principal du débat public en Hongrie.

Invité du programme matinal de la télévision public hongroise, Bence Tužon, porte-parole du Fidesz au pouvoir, a déclaré que la question des demandeurs d’asile doit être traitée très sérieusement et il a annoncé que cette question donnera lieu à une session spéciale du parlement de Hongrie en date du 19 février. Tužon a annoncé que la Hongrie doit seulement trouver une façon de résoudre cette question, car le problème est apparu plus rapidement que ne pourrait le résoudre l’administration de Bruxelles. Si l’UE ne peut nous défendre, nous devons trouver nous-mêmes la façon de le faire, a déclaré Tužon, qui a souligné qu’il faut se presser à résoudre ce problème, car en juin l’Autriche réduira sa loi sur les demandeurs d’asile, et tous ceux qui seront parvenus en passant par la Hongrie seront renvoyés sur son territoire (la Hongrie).

Selon les dernières information, officieuses, lundi ont été renforcés les contrôles stricts à la frontière entre la Serbie et la Hongrie et le nombre d’équipes de policiers chargés de contrôler la région a été augmenté.

Source: A. Isakov, Mađarska vraća Albance u Srbiju, Politika, 11 février 2015. Traduction vers le français: Dragan Grcic (Bruxelles).