Nassima Moussaoui
Algérie-L’appel du FMI pour le maintien de l’article 87 bis irrite les syndicats autonomes
L’appel du FMI pour le maintien de l’article controversé 87 bis du code du travail, qui enserre les primes et indemnités dans le SNMG, irrite les syndicats autonomes. Ils menacent d’ores et déjà de recourir à des actions de protestation pour faire pression sur la prochaine tripartite de décembre qui devra aborder la question.
La réaction des syndicats autonomes à l’égard de l’appel du FMI au maintien de l’article 87 bis du code du travail ne s’est pas faite attendre. « La priorité dans les dépenses de l’Etat doit être accordée à l’augmentation des salaires des travailleurs et non pas à l’octroi des crédit au FMI pour gérer les guerres », affirme Djamel Rouani, syndicaliste du SNAPEST (Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique) lors de la conférence de presse du syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l’éducation nationale (SNCCOPEN) tenue mercredi au siège du SNAPEST à Alger.
Le chef de la mission du FMI (Fonds monétaire international) en Algérie Zeine Zeidane, a mis en garde cette semaine les autorités algériennes quant aux répercutions de l’annulation de l’article 87bis relatif au SNMG (Salaire national minimum garanti) sur l’équilibre budgétaire.
De son côté, le ministre des finances Karim Djoudi a affirmé, en marge des débats sur le texte de loi de finances 2014 au Conseil de la nation que les recommandations du FMI (Fond monétaire international) sur la situation financière en Algérie « seront prises en considération ». Mais pour le syndicaliste du SNAPEST qui a mis l’accent sur la situation socioprofessionnelle des 200 000 travailleurs que compte le secteur des corps communs de l’éducation, la priorité dans les dépenses budgétaires doit revenir à la prise en charge de cette catégorie de travailleurs, qualifiés de « misérables ».
Le recours à la rue
Même son de cloche du côté du syndicat autonome des corps communs qui menace d’investir la rue dans le cas où leur tutelle ne procède pas dans les prochains jours à la révision de leur statut. Le président du bureau national du SNCCOPEN a qualifié la déclaration du chef de la mission du FMI d’ « illogique ». « Ce serait grave si l’Etat algérien s’engage à appliquer ces recommandations. Les travailleurs qui ont bénéficié des augmentations des salaires sont ceux qui touchaient 10 fois le SMIG », souligne-t-il.
Faut-il rappeler que le patron de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd n’a pas écarté l’introduction de la demande de l’abrogation de l’article 87 bis à la prochaine tripartite sociale prévue pour le mois de décembre. Une vieille revendication des travailleurs. Mais, le ministre du Travail de l’emploi, et de la sécurité sociale, Mohamed Benmerdadi, a déclaré récemment que l’annulation de l’article 87 bis n’est pas à l’ordre du jour. Il est seulement question de sa révision.
En attendant de voir ce qui va être révisé réellement, les syndicats autonomes refusent d’avance les résultats de la tripartite qu’ils qualifient de « non-événement ». D’ailleurs, le CLA (Conseil des lycées d’Algérie) lance un appel à tous les syndicats autonomes pour observer une journée de grève nationale le jour de la tripartite. Ainsi, le gouvernement doit trancher entre l’achat de la paix sociale et l’application des recommandations du FMI.
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