Groupe de travail sur le Sahel
Les Libyens comptent sur la coopération internationale
Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte
le 26.06.13 | 10h00 Réagissez
Imprimer Envoyer à un ami Flux RSS Partager
Les représentants libyens du groupe de travail sur le Sahel du Forum global de la lutte contre le terrorisme (FGCT), qui devait se clôturer, hier, au CCO après une série de débats à huis clos évoquent une coopération intéressante avec l’Union européenne (UE) pour sécuriser les frontières, mais se gardent de confirmer ou d’infirmer l’existence de camps d’entraînement financés par Al Qaîda dans le sud de la Libye.
«Le programme d’aide initié par l’UE vise à entraîner les troupes concernées par la sécurisation des frontières en les dotant des nouvelles techniques de surveillance», a indiqué à la presse le colonel Ahmed Amr Aboulhabss qui ajoute ne pas savoir s’il existe réellement des bases d’Al Qaîda dans la région sud de son pays. Le problème des frontières se pose, mais, selon lui, des dispositions sont prises pour aller dans le sens d’une meilleure cohésion des forces armées et de police libyennes. «Les dysfonctionnements sont la conséquence naturelle de la révolution, mais on peut dire que, de manière globale, la majorité des régions sont stables», explique-t-il. En revanche, il estime que beaucoup de Touareg du Mali sollicitent l’administration libyenne pour obtenir la nationalité. «Ce sont en général des gens qui avaient déjà séjourné en Libye et travaillé avec l’administration sous l’ancien régime», précise-t-il.
Pour le cas particulier de la sécurisation des frontières contre le terrorisme et les trafics en tous genres, Bachir El Amin, son homologue du ministère de l’Intérieur, évoque la coopération régionale avec les pays frontaliers dont la Tunisie, l’Algérie et l’Egypte. «Hormis les autres pays frères comme l’Egypte qui souffre encore quelque peu, nous avons des relations directes, surtout avec l’Algérie, un Etat doté d’institutions avec une armée forte et un appareil sécuritaire performant», déclare-t-il pour signifier que la coopération régionale existe aussi bien qu’avec les institutions internationales. Renforcer les moyens de coopération en multipliant les mécanismes de lutte contre le banditisme, une des sources de financement du terrorisme, est l’approche stratégique retenue par Julio Herrais des Affaires étrangères espagnoles qui estime que «le trafic de drogue fragilise les institutions locales des pays du Sahel et affecte l’intégrité des Etats par la corruption et autres fléaux».
La jonction entre le terrorisme et le banditisme est une réalité mise en avant par certains experts qui voudraient que les dispositifs de lutte soient adaptés en conséquence. «Le terrorisme et le banditisme ou le crime organisé sont, explique Rezzag Bara, conseiller auprès du président de la République, pris en charge, à l’échelle internationale, par deux instances complètement séparées, New York pour le premier et Vienne pour le second. L’intérêt est de faire en sorte qu’il y ait des passerelles entre les deux.» Pour ce coprésident du groupe de travail sur le Sahel, évoquant la menace transfrontalière et le problème de paiement des rançons, «l’autre intérêt serait d’œuvrer à ce que les organisations internationales comme l’ONU adoptent le principe de non-paiement des rançons et de le faire ratifier par les Etats membres».
Djamel Benachour
via Les Libyens comptent sur la coopération internationale – Actualité – El Watan.