12. Mai 2013 · Kommentare deaktiviert für Kroatien: Asylsituation · Kategorien: Balkanroute · Tags:

Je vous propose la traduction d’un article publié (en croate) sur le Portail Libela, signé Tea Stipan. Il y a un jeu de mots dans le titre en croate, difficilement traduisible en français, et j’ai donc adapté le titre pour des lecteurs francophones. Cordialement, D. Grcic

La situation des demandeurs d’asile en Croatie: Le paradis sur terre?

Ce mercredi 8 mai 2013, les Études croates („Hrvatskih studija „) ont organisé la conférence „Croatie : Le paradis sur terre ?“(„Hrvatska, (k)raj na zemlji“), sur le thème des demandeurs et demandeuses d’asile en Croatie. Cette conférence devait informer sur la situation actuelle des demandeurs et demandeuses d’asile en Croatie, et sensibiliser le public sur la situation dans laquelle se trouvent les demandeurs/euses d’asile. De plus, l’accent était porté sur le développement de la conscience civique, la tentative de réfutation des préjugés et la promotion de la solidarité et de la tolérance entre les citoyens de la République de Croatie.

Après la projection des films documentaires „Hrvatska (k)raj na zemlji“ et „Biti drugačiji“, un exposé a été donné par Prince Wale Soniyiki, un homme qui a été reconnu réfugié en Croatie, puis Julija Kranjec et Tea Vidović, militantes du Centre d’étude sur la paix (CMS – Centra za mirovne studije). Les organisateurs de la soirée étaient Monika Ilić et Lukša Vlajki, qui tous deux étudient à Hrvatskih studija.

La conférence a débuté par la projection du film documentaire du Centre d’étude sur la paix, „Hrvatska (k)raj na zemlji“, dans lequel des demandeuses et demandeurs d’asile ou qui ont obtenu le statut de réfugié, se sont exprimés sur leurs expériences et les difficultés auxquelles ils ont été confrontés lors de leur séjour. Dans le second film projeté, „Biti drugačiji“, le thème abordé était celui des demandeurs d’asile à Dugava, le film se compose d’interviews de passants de Dugava, sur les opinions et expériences des demandeuses et demandeurs d’asile. Le film met en valeur de nombreux stéréotypes et préjugés que ces personnes vivent au quotidien, avant tout en raison du manque d’information sur leur situation en Croatie.

La première prise de parole a été donnée à Prince Wale Soniyiki, un réfugié qui est venu en Croatie du Nigeria en décembre 2011. A 16 ans, il a été forcé de fuir en raison des troubles dans son pays, et il est venu en Croatie car sa vie au Nigeria était en danger permanent. Il a raconté comment les personnes sont insuffisamment informées sur les demandeurs d’asile et leur situation, ce qui cause le préjugés et des attitude discriminatoire envers eux.

Cependant, il pense que la plupart des gens l’acceptent et que la situation s’améliore. Selon lui, il se sent en sécurité, ce qui n’était pas le cas dans son pays de naissance. Il fait observer que les gens ne cherchent pas l’asile pour des raisons économiques, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, mais parce que leur vie est en danger dans leur pays, c’est pourquoi ils ont fui et cherché de l’aide chez ceux qui sont prêts à la leur proposer. On parle bien mieux, et c’est grâce aux volontaires du Centre d’études de la paix, qui les aident.

Lui a succédé Julija Kranjec, qui a mis en avant que la Croatie ne permet pas aux demandeurs d’asile d’apprendre la langue croate, ce qui est une exigence fondamentale pour poursuivre leur vie ici, bien que la loi le stipule. Le rôle des volontaires du Centre d’étude de la paix, qui aident beaucoup dans cette question, ne peut être une solution, à terme, qui devrait venir de l’État. Elle a expliqué que la Croatie n’a toujours pas de système d’intégration des demandeurs et demandeuses d’asile, pour les aider à s’intégrer dans la société et bâtir une vie nouvelle. Le Centre d’étude de la paix (CMS) est l’une des rares organisations qui se préoccupe de la question de l’asile en Croatie, et son action présente trois volets: le travail avec les demandeurs-euses d’asile ou les réfugié-e-s, puis l’aspect législatif et ses effets sur la formation de la politique sociale, ainsi que l’éducation du public en matière d’asile. La CMS a rencontré, dans son travail, nombre de problèmes, justement à cause de l’insuffisance des liens avec les autorités politiques compétentes, ce qui est une lutte depuis le début de son action. Kranjec a souligné que le préjugé le plus fréquent est que les gens cherchent l’asile parce qu’ils ne pourraient trouver un emploi dans leur pays. C’est inexact, d’ailleurs cela ne peut être une demande d’asile. La raison légitime et valable peut seulement être le statut d’un groupe social déterminé, des opinions politiques, comme dans le cas de Prince, la religion, la couleur de peau, etc.

La conférence s’est achevée par l’exposé de Tea Vidović, qui travaille principalement avec les demandeurs et demandeuses d’asile du Centre d’étude de la paix. Elle a expliqué que, très souvent, les volontaires se rendent dans les centres d’accueil où se trouvent les demandeurs-euses, pour entrer en communication et ainsi connaître leur situation et leurs problèmes, ils peuvent alors commencer à les aider en fonction de leurs besoins. Pour les demandeurs et demandeurs d’asile de Croatie, il n’y a pas de réponses sociales pour les aider à s’intégrer dans la vie sociale, et le Centre d’étude de la paix s’efforce d’aider à l’organisation de différentes activités et événements. Pour se familiariser avec la culture croate et les conventions sociales, le CMS organise des ateliers et des conférences pour leur fournir les informations requises afin de mieux s’inscrire dans la nouvelle société où ils vivent. Le plus important est de garder à l’esprit que les réfugiés, comme tous les autres, ont été forcés de fuir leur chez soi en raison de situations de vie difficiles, c’est pourquoi nous les avons soulagés en leur permettant de trouver un nouveau chez soi, ici.

Tea Stipan, Položaj azilanata u Hrvatskoj, Hrvatska (k)raj na zemlji, Libela.org, 9 mai 2013. Traduction: Dragan Grcic.

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