25. April 2013 · Kommentare deaktiviert für Tunesien, Choucha: Unter Druck stellt UNHCR die Wasserversorgung wieder her · Kategorien: Tunesien · Tags: ,
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Camp de Choucha : sous la pression, le HCR rétablit l’alimentation en eau

mercredi 24 avril 2013

Retour de l’eau potable à Choucha (ici au secteur E) au grand soulagement des habitants. Photo Karim Traoré

Selon les témoignages des habitants du camp de Choucha administré par le HCR, l’eau potable est de retour, notamment dans le secteur abritant les réfugiés non statutaires. Comme nous l’avions constaté, l’eau et l’électricité ont été coupées il y a plusieurs jours, provoquant une pénurie complète d’eau dès le 17 avril.

Pendant la coupure, les réfugiés devaient parcourir le camp à la recherche de réserves oubliées dans une citerne ou s’alimenter aux points d’eau des environ, à parfois plusieurs kilomètres de leurs tentes. Rached Cherif/LCDA

Le retour de l’eau : un soulagement pour les centaines de réfugiés du camp

Ce sont des habitants du secteur E, celui abritant des réfugiés non reconnus comme tels par le Haut comité des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR), qui nous ont contactés ce mercredi matin pour annoncer le rétablissement de l’alimentation en eau. Dans cette partie du camp de réfugiés de Choucha, l’eau et l’électricité avaient été progressivement coupées jusqu’à ce que les dernières réserves soient épuisées le 17 avril lors de notre visite au camp, sous des températures déjà chaudes.

C’est donc avec un immense soulagement que les 700 à 800 personnes résidant encore au camp, deux ans après son ouverture, ont constaté hier le retour de l’eau potable. Contacté par téléphone, Karim Traoré, un des réfugiés ivoiriens du camp, nous a affirmé que la pompe qui alimente la citerne fonctionnait toujours ce matin, signe que ce rétablissement pourrait durer ; en tout cas, jusqu’au 30 juin, date annoncée par le HCR pour la fermeture définitive du camp.

L’importance du rôle de la société civile et des médias

Le jeune Ivoirien précise cependant que seule l’eau potable est de retour. Les cuves d’eau non potable, servant notamment à la toilette et à la lessive, sont toujours à sec depuis de longues semaines. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), en pointe sur le dossier, se félicite néanmoins de ce développement.

L’association estime que le rétablissement de ce service vital une semaine après son communiqué alarmant et plusieurs articles de presse sur les mauvaises conditions de vie de ces familles « démontre l’importance de l’observation civile et indépendante des droits humains en général et en l’occurrence des droits des réfugiés ».

Il n’est pas à exclure que le HCR ait constaté l’inefficacité de sa stratégie de regroupement des réfugiés statutaires. En effet, une source anonyme travaillant pour la sécurité du camp avait admis que les habitants bénéficiant du statut de réfugiés avaient été appelés à se rassembler en un même secteur pour continuer à bénéficier des services de base jusqu’à leur réinstallation ou leur insertion. Or, certains ont refusé de quitter leurs communautés respectives, alors que les points d’eau encore alimentés étaient régulièrement pris d’assaut par les habitants des secteurs privés d’eau.

Un soulagement qui ne fait pas oublier les risques de la fermeture prochaine du camp

Si le FTDES se félicite du rétablissement de l’alimentation en eau du camp, il rappelle cependant que la principale revendication reste la régularisation de la situation, parfois critique, des centaines de réfugiés de Choucha, un chiffre modeste au regard des dizaines de milliers de personnes qui ont transité par le camp. L’association réclame donc « le réexamen de l’ensemble des dossiers d’asile rejetés, la réinstallation pour tous les réfugiés statutaires et la fin du vide juridique pour l’ensemble des habitants du camp de Choucha ».

À l’approche de la date fatidique du 30 juin, le FTDES rappelle que « la fermeture des services du camp sans solution juste et viable pour l’ensemble de ses habitants continue de constituer une menace tant humanitaire que juridique pour les réfugiés ». En effet, la majorité des réfugiés statutaires encore au camp (environ 300 dossiers) refusent le programme d’insertion en Tunisie et exigent leur réinstallation dans des pays tiers dotés d’une législation appropriée.

Pour les autres, soit un peu plus de 400 personnes, c’est le vide juridique. Leurs demandes d’asile ont été rejetées, mais ils refusent de rentrer dans leurs pays respectifs en raison des menaces dont ils disent être l’objet. À ce jour, aucune solution n’est en vue pour leur régularisation par le HCR ou par les autorités tunisiennes, qui semblent se désintéresser du problème.

Rached Cherif

Les tentes, initialement prévues pour durer 6 moins, tombent en lambeaux, obligeant les derniers réfugiés à monter des abris de fortune dans le rude climat du désert tunisien. Rached Cherif/LCDA

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