03. April 2013 · Kommentare deaktiviert für Frontexit – Bericht Nouakchott (Mauretanien) · Kategorien: Mauretanien · Tags:

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a campagne inter-associative FRONTEXIT a été lancée, le 20 mars, à Bruxelles et à Nouakchott, et le 28 mars, à Tunis, lors d’un atelier du Forum Social Mondial (FSM). À l’initiative du réseau MIGREUROP, des associations du Nord et du Sud de la Méditerranée se mobilisent pour dénoncer la politique de FRONTEX, l’agence européenne chargée du contrôle de l’immigration.

A Nouakchott, plusieurs journalistes de la presse mauritanienne ont  été conviés, par les organisations de la société civile, à une conférence de presse marquant le lancement officiel de cette  manifestation, afin de porter, à la connaissance des professionnels de la communication, les objectifs assignés à ladite campagne. Une série  de rencontres ont été menées par ces acteurs de la société civile, avec les parlementaires et autres responsables de partis politiques.  Egalement invités, les migrants vivants à Nouakchott ont pu témoigner. Le représentant de l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme
(AMDH) s’est fait cheville ouvrière du combat mené contre les violations des droits humains. Daouda Sarr a évoqué largement la problématique de la migration en Mauritanie et des enjeux de la lutte  menée par les pays européens, avant de s’appesantir sur les nombreuses questions qui se posent quant au fonctionnement, à la transparence et au respect des droits humains par FRONTEX.
Il a fait part, à l’assistance, de l’objectif central de FRONTEXIT :
informer un large public et dénoncer, auprès des représentants
politiques directement impliqués, les dérives engendrées par les
opérations de FRONTEX, en termes de droits humains. Plus concrètement
et à travers des actions d’investigation, de contentieux, de
sensibilisation et d’interpellation politique, les organisations de la
société civile demandent :
– la transparence sur les mandats, les responsabilités et les actions
de FRONTEX ;
– la suspension des activités de l’agence identifiées comme contraires
aux droits humains ;
– l’annulation du règlement fondateur de FRONTEX, s’il est démontré
que le mandat de l’agence est incompatible avec le respect des droits
fondamentaux.
La campagne FRONTEXIT vise, notamment, à rassembler des informations
sur le fonctionnement de l’agence FRONTEX, ses activités et les
conséquences de ses activités sur les migrants. Ses membres
rencontrent des acteurs-clés et questionnent, par le biais de
courriers, FRONTEX, les institutions européennes et les Etats-membres
de l’Union européenne. Ils questionnent en particulier l’agence sur
des accidents où FRONTEX a joué un rôle, afin d’identifier les
responsables. Plusieurs missions, institutionnelles et de terrain,
sont prévues. La première aura lieu en 2013, à la frontière
gréco-turque. Des volontaires sont également envoyés sur le terrain,
par le réseau MIGREUROP, afin de mieux comprendre l’impact politique
de FRONTEX dans les Etats concernés, qu’ils soient ou non membres de
l’UE.

Dispositif complexe

« L’idée est partie d’un constat », fait remarquer El Hadj Amadou
M’Bow, secrétaire général de l’AMDH, dans un entretien accordé à
RIMWEB, « de nombreuses personnes perdent la vie en tentant de
rejoindre l’Europe qui a érigé, ces dernières années, de nombreuses
barrières. Nous pensons que les responsabilités sont partagées, entre
les pays de transit, d’origine et d’accueil ».
De fait, l’Union européenne investit des millions d’euros dans un
dispositif quasi-militaire pour surveiller ses frontières extérieures
: FRONTEX ; qui pose de sérieux problèmes du point de vue des droits
de l’Homme. A défaut de la dissolution de cette agence, une
revendication qui relève assez de l’utopie, les protestataires
réclament une amélioration de l’existant, en terme de responsabilité.
Leur campagne se déroulera durant toute l’année et débordera un peu
sur 2014. Plusieurs activités de plaidoyer sont au programme. Des
professionnels de la communication seront mis à contribution, afin de
relayer l’information vers les coins les plus reculés des Etats. M’Bow
espère que ladite campagne contribuera à éclairer les opinions
publiques nationales et internationale, les décideurs, les acteurs de
la société civile et les politiques, sur la situation de FRONTEX. Il
souhaite que « la presse mauritanienne participe, de façon très
dynamique, à cette mobilisation et joue un rôle d’éveil des
populations, sur les enjeux de la migration ».
Le choix de Nouakchott relève d’un fait anodin. Lors de la
manifestation « No frontière », en juin 2008, à Varsovie (Pologne),
M’Bow fut le seul africain de la délégation des acteurs de la société
civile à être reçu par les responsables de FRONTEX et c’est pour
honorer leur collègue que les initiateurs de la campagne ont porté
leur choix sur la Mauritanie. M’Bow Amadou fonde de grands espoirs sur
cette manifestation qui devrait permettre, aux différents acteurs, de
prendre conscience des dérives de l’agence FRONTEX et des méfaits de
la politique migratoire de l’Union Européenne. Signalons, enfin, que
FRONTEXIT réunit vingt-et-une associations, des chercheurs et des
diverses personnalités de la société civile du Nord et du Sud de la
Méditerranée (Belgique, Cameroun, France, Italie, Mali, Maroc,
Mauritanie, organisations internationales, réseaux euro-africains).

THIAM Mamadou

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