20. März 2013 · Kommentare deaktiviert für Algerien: Arbeitslosigkeit in den reichen Sahara-Petro-Städten wird statistisch nicht erfasst · Kategorien: Algerien · Tags:

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Problématique du chômage des jeunes et sous-emploi

Quand les autorités se contentent d’un «smig de statistiques»

le 20.03.13 | 10h00

Le chercheur Mohamed Saïb Musette relève que l’Etat navigue à vue et ne dispose pas de moyens pour évaluer le taux de chômage réel au Sud.

Tout ne va pas bien, finalement. Après une profusion de chiffres sur la création d’emplois et la réduction du taux de chômage – ramené, selon des statistiques officielles, à 10% – le gouvernement descend de sa tour d’ivoire pour constater une autre réalité. Une situation explosive. Il a fallu, encore une fois, une révolte des jeunes des wilayas du Sud pour que les autorités prennent conscience de cette réalité. «Le problème de l’emploi des jeunes est réel», admet le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. «Le problème du chômage est national», appuie, pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia.

Ces aveux tranchent avec l’autosatisfaction qu’affichait, des années durant, l’ancien ministre de la Solidarité et de l’Emploi, Djamel Ould Abbès. Ce dernier communiquait des statistiques presque fantaisistes sur la création de centaines de milliers d’emplois. Dans sa démarche visant à plaire au chef de l’Etat, l’ancien ministre brandissait tantôt des statistiques de l’ONS, tantôt des données produites par les services de son département ministériel. Résultat  : après son départ du gouvernement, la réalité éclate à la figure des autorités. On se rend compte finalement que le chômage reste endémique et que le sous-emploi est une véritable bombe à retardement. Où se situe le problème ? Pourquoi les différents gouvernements n’arrivent-ils pas à réduire l’ampleur du phénomène du chômage et continuent à réagir avec des mesures palliatives au lieu de solutions durables ? L’absence de statistiques fiables est à l’origine de la problématique. «Pour le Sud et le reste du territoire national, il y a un véritable problème de statistiques. Nous n’avons toujours pas le taux de chômage par wilaya», explique Mohamed Saïb Musette, chercheur au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Créad).
«Le gouvernement agit dans l’urgence»
Regrettant que le taux de chômage pour 2012 n’ait toujours pas été communiqué, notre interlocuteur relève d’abord les failles des mécanismes de l’emploi au sud du pays. «Il y a une décision obligeant les entreprises et les demandeurs d’emploi à passer par l’ANEM. Mais est-ce que tous les demandeurs d’emploi, dans cette partie du pays, peuvent faire des centaines de kilomètres pour aller s’inscrire au niveau de cette agence ? La réponse est non. La solution aurait été de créer des agences d’emploi de proximité, mais cela n’a jamais été une préoccupation pour le gouvernement», explique-t-il.

Le chercheur pose, dans ce sens, le problème du manque de prévision qui engendre l’échec des mesures prises en urgence. «Si une voiture ne dispose pas d’un tableau de bord, le conducteur ne saura pas quand il doit faire le plein d’essence. Le gouvernement navigue à vue et se sert des recettes pour traiter la problématique du chômage. Ce qui ne donne pas souvent des résultats satisfaisants», ajoute-t-il. Selon lui, l’approche adoptée pour la production des statistiques sur le chômage a prouvé ses limites : «En Algérie, on se contente d’une enquête annuelle qui ne donne que le smig des statistiques. Tous les pays font des enquêtes mensuelles. La Tunisie et le Maroc en font chaque trimestre. C’est important car le monde du travail évolue. Il faut donner des budgets supplémentaires à l’ONS pour réaliser plusieurs enquêtes.»  Et M. Musette d’appeler à désagréger l’enquête et à élargir l’échantillon pour arriver à des résultats réels. 

Madjid Makedhi

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Ansej, CNAC, pré-emploi…

Les fausses solutions

Taille du texte normaleAgrandir la taille du textele 20.03.13 | 10h00

Entre les tracasseries administratives pour accéder à ces formules présentées comme «magiques» par leurs initiateurs, une partie seulement des jeunes chômeurs accède à ces dispositifs malgré les facilitations accordées à l’occasion de chaque épisode de tension sociale.

Les jeunes chômeurs qui deviennent, du jour au lendemain, chefs d’entreprise se heurtent ensuite à une réalité encore plus amère après le démarrage de leur projet. Faire tourner une entreprise, faire face aux créances et assurer une rentabilité à son affaire, tout cela relève de l’impossible pour une grande partie des jeunes promoteurs. «Un véritable traquenard», commente un bénéficiaire de ce dispositif. Des milliers de jeunes se trouvent donc «coincés», la corde au cou, dans l’impossibilité de rembourser leurs dettes et redeviennent chômeurs…

En 2012, 90 000 projets de jeunes ont été financés dans le cadre des dispositifs de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej) et de la Caisse nationale d’assurance-chômage (CNAC). Ces deux organismes n’ont pas encore donné le taux de réussite de ces projets et le nombre d’entreprises «mortes». Durant plusieurs années, le taux d’échec était de 20% des projets financés, selon les chiffres officiels. Les jeunes promoteurs, eux, estiment que ce taux est très loin de la réalité. «Nous sommes confrontés à l’anarchie du marché, à l’inexpérience et au mauvais choix du créneau d’investissement», se plaint un groupe de promoteurs Ansej.

Pré-emploi, le grand saut dans la précarité
Ces jeunes sont également «abandonnés» à leur triste sort sans aucune connaissance du marché ni plan de charge. L’Ansej et la CNAC ne prévoient pas de structures d’accompagnement des projets.
Près de 800 000 fonctionnaires travaillent dans des conditions précaires, selon les chiffres avancés par les syndicats autonomes de la Fonction publique. Ces fonctionnaires sont employés dans le cadre du dispositif du pré-emploi et du filet social ; certains ne touchent même pas le SNMG. Depuis quelques années, des collectifs représentant ces catégories de travailleurs mènent des actions de protestation pour dénoncer «la précarité des emploi et l’exploitation des travailleurs par le privé». C’est une véritable bombe à retardement, vu les dépassements dénoncés et le nombre des effectifs subissant cette situation de misère. Ce dispositif n’a contribué, en fin de compte, qu’à l’appauvrissement de ces fonctionnaires, appelés à faire preuve de plus de patience, vu que ces contrats sont renouvelables. Le pré-emploi n’a pas réglé le problème du chômage ; il n’a fait qu’empirer la situation des chômeurs diplômés.

Fatima Arab

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