Un article parmi d’autres datant de la semaine dernière. Les rafles continuent en particulier dans les quartiers noirs de la ville et les soirs de week ends. Simple „ramasse“ pour les nationaux et ceux qui ont les papiers qui en seront quitte pour une nuit au poste et aucun chiffre sur le nombres d’expulsions
Peu de protestations ici, aucune en particulier venant des milieux politiques. Il faut dire que ces opérations s’accompagnent d’une campagne dans la presse qui met en avant l’insécurité grandissante, insécurité qu’il faut quand même relativiser dans cette ville d’un million d’habitants qu’est devenue Nouakchott…

Signe aussi de l’atonie sociale dans un pays qui semble avoir oublié tout soucis de développement devant les promesses de la manne minière. Pourvu qu’on puisse profiter de l’argent déversé par Kinross qui exploite les mines d’or de Tasiast ou d’autres, le reste semble peu importer.

Ces expulsions sont pourtant lié au recensement des populations qui a suscité de violentes opposition ici avec le Mouvement ne touche pas à ma nationalité. Des cartes de séjours devaient être données aux étrangers invités à s’inscrire. Dans un premier temps il avait été dit que ces cartes seraient gratuites grâce à un financement extérieur (UE il semble), mais une fois les récépissés distribués ce qui ont voulu retirer leur carte se sont vus demander 30 000 ouguiya soit quelques 80 euros ce qui ici est une somme qui n’est pas à la portée de tout le monde.

Ce qui m’a été rapporté: ceux qui se font contrôler avec un récépissé on droit à un tampon la première fois et l’injonction de payer la carte. Lors du deuxième contrôle si ce n’est pas fait, c’est l’expulsion.

Il avait été question d’une réunion sur Frontex à Nouakchott le 20 en même temps que celle de Bruxelles. Qu’en est-il finalement? Je suis surpris que l’on parle aussi peu du programme Western Sahel de l’UE, mis en oeuvre ici par l’Espagne et qui est à l’origine de ce recensement, du projet de passeport biométrique et du renforcement du contrôle de la frontière avec le Sénégal, autant de mesures qui ne peuvent que jeter de l’huile sur le feu de la question nationale…

Billet du jour : Raffles et expulsions aveugles.
10-03-2013

http://www.cridem.org/C_Info.php?article=640601

Chaque jour des centaines de ces étrangers sont embarqués mani-miltari sans bagages en main pour être reconduits à la frontière. Le motif évoqué est l’absence de la carte de séjour. Mais il y a trop de maladresses qui commencent à entacher cette opération.

Cette mesure doit être prise avec beaucoup de prudence et de professionnalisme de la part des autorités policières notamment, qui ne prennent pas le temps de faire un travail d’enquêtes pour déterminer avec exactitude l’origine de ces personnes.

Parmi elles il y a des mauritaniens, noirs qui n’ont pas eu la possibilité de se procurer des pièces d’état-civils pour des raisons connues de « délit de la peau ». les rafles sont effectuées dans la plus grande confusions ne donnant pas le temps aux victimes le temps de pouvoir justifier leur nationalité.

Les rondes nocturnes effectuées par les forces de sécurité permettent de parquer des centaines de personnes dans des pick-up pour les déverser dans les commissariats avant d’être vite expédiés à la frontière. Le samedi en face des jardins du 5ème aux environs de 21 heures déjà des dizaines de jeunes noirs ont été embarqués comme des troupeaux dans deux Toyota pour être envoyés à la police.

Le spectacle est émouvant, réduisant ces jeunes à des délinquants alors qu’ils pourraient d’innocents citoyens paisibles vaquant à leurs occupations. Il faut revoir les méthodes surtout conformément aux conventions du respect des droits humains.

Amadou Diaara