26. April 2013 · Kommentare deaktiviert für Algerien: Streikwelle im Gesundheitswesen, im Bildungssektor, in der staatlichen Verwaltung · Kategorien: Algerien · Tags:

Série de grèves dans plusieurs secteurs : Semaine noire
le 26.04.13 | 10h00

http://www.elwatan.com/actualite/serie-de-greves-dans-plusieurs-secteurs-semaine-noire-26-04-2013-211638_109.php

Cette semaine, n’espérez pas mettre vos enfants à l’école. Il est aussi conseillé de… ne pas tomber malade !

Médecins spécialistes et généralistes, psychologues, paramédicaux, professeurs d’enseignement paramédical, enseignants tous paliers confondus, administrateurs et travailleurs de l’Education et de la Santé, étudiants, enseignants universitaires… tous seront (pour certains, à nouveau) en grève. Autrement dit, les polycliniques, les centres de soins de proximité, les PMI, les unités de médecine scolaire et universitaire, les services d’épidémiologie et de médecine préventive et les hôpitaux de santé publique, tous les établissements scolaires et les administrations publiques fonctionneront en service minimum. Onze syndicats appellent à la grève à partir de la semaine prochaine.

A partir de dimanche, les wilayas du Sud, des Hauts-Plateaux et des Aurès continueront leur grève cyclique à l’appel de l’Unpef (personnel d’enseignement et de formation), du Snapest (professeurs d’enseignement secondaire et technique), du Snapap (personnel de l’administration publique), du CNES (enseignement supérieur), du SAP (paramédical), du SNPSP (praticiens de santé publique). Des marches dans chaque région sont également prévues. Les travailleurs entameront une grève d’une semaine renouvelable, à partir du 5 mai, toujours dans le Sud. Il a été également décidé, lors de la réunion tenue mercredi au soir d’organiser une marche «de millionia pour arracher les droits violés». Le lieu et la date seront bientôt fixés, apprend-on de sources syndicales. A partir de dimanche et pour une durée de quatre jours, les corps communs de la santé (UGTA) seront également en grève nationale. Un débrayage cyclique sera maintenu pour au moins trois semaines.

Nouveauté

Et à partir des 6, 7 et 8 mai, l’Intersyndicale de la santé, soit les généralistes (SNPSP), les spécialistes de santé publique (SNPSSP), les psychologues (Snapsy) et les professeurs de l’enseignement paramédical (SNPEPM) seront en grève cyclique. Le 8 mai, ils se rassembleront devant le ministère de la Santé pour un sit-in national. En attendant cette démarche collective, les praticiens de la santé publique pourront reconduire leur grève de trois jours observée depuis lundi passé pour la semaine prochaine. La décision définitive sera prise demain, lors de la réunion du bureau national à Alger. «Notre grève a été une réussite sur plusieurs plans et on en est satisfaits. Premièrement, la protestation est revenue après une année de gel et ensuite la mobilisation a été au rendez-vous malgré les mesures de répression engagées par l’administration en amont du mouvement. Il s’agit de pressions sur nos délégués, des AG interdites, des affiches et banderoles déchirées, retenues sur salaires, menaces de mutation, et réquisitions de praticiens grévistes», affirme le docteur Merabet, président du syndicat.
Fait nouveau, la montée au créneau des travailleurs du Sud, tous corps confondus. Il a été décidé, d’ailleurs, la création d’un bureau pour coordonner entre les syndicats autonomes grévistes de la Fonction publique. Les syndicalistes affirment que les wilayas du Sud ont, contrairement aux années précédentes, répondu au mot d’ordre. Mounir Betroui de l’UGTA explique que le taux de suivi de la grève des corps communs dans le Sud est important en dépit des ponctions sur salaires. Autre particularité : ce sont les fédérations et les coordinations de l’UGTA qui commencent à sortir de leur silence. Outre les corps commun, les travailleurs de la Solidarité nationale, soit ceux exerçant dans les pouponnières et les maisons de retraite reprendront leur travail aujourd’hui après deux jours de grève.

Toujours les mêmes revendications :

Alors qu’une revalorisation des salaires a déjà été obtenue par les enseignants et les médecins, que demandent les grévistes aujourd’hui ?

  • Les fonctionnaires revendiquent la révision de leur statut particulier et de leur régime indemnitaire.
  • Pour les travailleurs de l’éducation (y compris les enseignants), la demande est spécifique au Sud : la révision et la réparation de l’injustice dans la distribution des primes de zone et de Sud calculées actuellement sur d’anciens salaires.
  • Les praticiens de santé publique exigent l’application de l’article 19 du statut particulier relatif à l’accès au grade de principal et de principal-chef, une équivalence directe entre anciens et nouveaux diplômés de médecine dentaire et de pharmacie, la promulgation du régime indemnitaire transversal (prime de grade, de contagion…) dans les termes négociés en 2011 avec application dès janvier 2008 et la revalorisation des primes spécifiques à la région du Grand-Sud en tenant compte des salaires actuels.
  •  Les spécialistes revendiquent l’amendement du statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d’imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%), aux praticiens spécialistes de santé publique (35%) et la révision du régime indemnitaire.
  •  Rendre effective la progression de carrière inexistante des paramédicaux de la santé publique et la mise en application effective et la normalisation des postes supérieurs ainsi que la nomination aux postes supérieurs des paramédicaux.
  • Les corps communs de la santé demandent la prime de contagion et l’intégration des 53 000 travailleurs contractuels.
  • Quant aux psy, ils veulent réduire le volume horaire qui est de 40 heures par semaine et l’intégration des contractuels.

Noureddine Hakiki. Sociologue : Il faut revenir à la notion de travail comme valeur

– Dans les jours à venir, tous les syndicats appellent à la grève. Un mouvement qui semble sans précédent. Une analyse ?
En distribuant la rente comme il le fait depuis quelques années, l’Etat a contribué à créer une conscience collective de l’assistanat. Le comportement de cet Etat «grand-père» est même à l’origine du désordre social actuel. Car au lieu de miser sur le travail, les gens misent sur la rente : on entend parler de «droits», mais plus de «devoirs». Dans cette conjoncture, ils se disent : «C’est le moment de demander de l’argent à l’Etat, car il en donne», sans se préoccuper de la productivité de leur structure. Il faut revenir à la notion de travail comme valeur.

– Mais un fonctionnaire qui touche moins de 20 000 DA en fin de carrière et moins de 15 000 DA de retraite est en droit d’attendre de l’Etat un revenu minimum pour vivre…
Je ne dis pas que les revendications pour un statut ou un meilleur salaire ne sont pas légitimes. C’est l’action de l’Etat qui est en cause. Dans un système qui fonctionne normalement, l’Etat alloue un budget à des institutions ou des entreprises publiques et ce sont elles qui sont chargées de gérer cet argent. En Algérie, l’Etat court-circuite ces organismes en distribuant l’argent lui-même sans que cela obéisse à une politique salariale rationnelle.

– Ce qui explique que les travailleurs qui ont déjà obtenu des revalorisations de salaire reviennent à la charge pour de nouvelles augmentations…
Oui, car ce qui a été obtenu ne l’a pas été suite à des négociations de syndicats, des partenaires sociaux ou de groupes de pression. C’est l’Etat qui a décidé, unilatéralement, de faire des concessions et de distribuer de l’argent. Il faut bien comprendre que les grèves sont, en théorie, une conséquence inévitable d’une industrialisation, de la division du travail, d’un développement économique. Chez nous, on le voit bien, elles n’obéissent pas aux normes de l’organisation du travail. Nous n’avons même pas de campagne syndicale, le dérèglement social est total.

– Aujourd’hui, même les travailleurs des wilayas du Sud se joignent à la contestation…
Des études sociologiques doivent être menées sur ce nouveau phénomène, mais attention, sans tomber dans le piège de l’appartenance à une région. C’est vrai, il y a un gros retard de développement dans ces régions, et le chômage a créé de l’exclusion. Mais les gens du Sud sont des Algériens comme les autres et doivent être traités comme tels. Sonatrach doit recruter les meilleurs ingénieurs quelle que soit leur origine. Si elle a en face d’elle un ingénieur médiocre de Laghouat et un très bon ingénieur de Stockholm, son choix est vite fait ! Si je suis un investisseur hôtelier et que je cherche un maître d’hôtel, la rationalité de l’entreprise exige que si le meilleur candidat vient de Kabylie, je prendrais celui-là. En clair, ce n’est pas parce que je suis Ouargli que je dois être recruté en priorité, comme le stipule la nouvelle circulaire du gouvernement qui, en décidant cela, crée de la division.

– Mais que deviendront ces mouvements sociaux quand l’Etat n’aura plus d’argent à distribuer ?
C’est la grande question ! En 2014, l’Algérie sera obligée d’importer du pétrole. Elle va rentrer petit à petit en récession et ne pourra plus acheter la paix sociale très longtemps.

Mélanie Matarese

Le calendrier des grèves :

Du dimanche 28 au mardi 30 avril

  • Les personnels de l’éducation, tous corps confondus, (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
  • Les enseignants universitaires (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
  • Les psychologues (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
  • Les médecins généralistes (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
  • La Fonction publique (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
  • Les infirmiers (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
  • Les corps communs de la santé (territoire national)

Du lundi 6 au lundi 13 mai

  • Les personnels de l’éducation, tous corps confondus (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
  • Les enseignants universitaires (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
  • Les psychologues (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
  • Les médecins généralistes (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
  • La Fonction publique (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)
  • Les infirmiers (Sud + Hauts-Plateaux + Aurès)

 

Du dimanche 5 au mardi 7

  • Les corps communs de la santé (tout le territoire national)

 

Du lundi 6 au mercredi 8 mai

  • Les spécialistes de la santé publique (tout le territoire national)
  • Les psychologues (tout le territoire national)
  • Les généralistes (tout le territoire national)
  • Les professeurs d’enseignement paramédical (tout le territoire national)

Mercredi 8 mai

  • Rassemblement national, devant le ministère de la Santé, à Alger, des spécialistes de la santé publique, des psychologues, des généralistes et des professeurs d’enseignement paramédical

Du dimanche 12 au mardi 14

  • Les corps communs de la santé (tout le territoire national)

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