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Après 48 heures de violentes émeutes
Calme précaire à Ouargla
Un calme précaire régnait hier à Ouargla, après une très vive tension de deux jours qui a plongé la ville dans l’insécurité totale avec des scènes de saccage du siège de la daïra, du parc logistique communal, les agences CNAS, CAAR, CNEP, BADR, Mobilis, l’entreprise chinoise chargée du projet des stations de déminéralisation ainsi que les directions de l’éducation et de la formation professionnelle.
Les émeutiers ont également tenté une incursion au niveau du complexe régional des PTT de Mekhadma, que la police a réussi à préserver cette fois-ci. Mais les protestataires se sont rabattus sur les chambres de câbles téléphoniques et de fibre optique, provoquant ainsi l’isolement total de Ouargla et Hassi Messaoud depuis jeudi soir jusqu’à hier après-midi. Les agents communaux de nettoyage et ceux des différentes instances touchées ont procédé au déblayage des lieux pour faciliter l’inventaire des dégâts. Le bilan provisoire de ces affrontements est grave vu l’état des lieux, les recoupements d’informations permettent de retenir le recensement de 27 blessés parmi les forces de l’ordre, dont un policier ayant subi de graves traumatismes a dû être évacué vers un CHU.
Sur le plan matériel, une trentaine de véhicules communaux, six autres de la BADR et plusieurs voitures de particuliers ont été incendiés. Ouargla a, pour rappel, connu des violences suite à l’affichage d’une liste d’attribution de logements sociaux mercredi dernier. De violents affrontements ont opposé les manifestants et les services de sécurité. Dans la nuit de mercredi à jeudi, la protestation a fait tache d’huile s’étendant aux quatre coins de la ville, et ce, jusqu’à l’aube pour reprendre dans la matinée à partir du même point de départ : le siège de la daïra de Ouargla. Les affrontements ont repris dans la soirée de jeudi, lorsque des jeunes encagoulés ont essayé d’incendier le siège de la sûreté de wilaya de Ouargla sur l’avenue de la Palestine. Toutes les issues de la ville ont été fermées et les habitants ont été ainsi pris en otages dans une escalade de violence sans fin.
A l’issue de deux jours d’émeute, les forces de l’ordre, dont des renforts ont été dépêchés des wilayas environnantes, sont intervenues. Du côté officiel, le gel de la liste de la discorde a été décidé, jeudi soir, par le wali de Ouargla, qui se chargera désormais personnellement de superviser les enquêtes sociales et les prochaines attributions. A souligner que la situation chaotique de la ville a motivé des squats des logements sociaux achevés à El Khafdi où plusieurs familles attributaires ou exclues ont décidé d’élire domicile dans ces maisons inoccupées. Une réunion regroupant le wali et le P/APW de Ouargla avec l’ensemble des élus de la wilaya, des imams, des notables et des jeunes représentant les différents quartiers de Ouargla était programmée dans la soirée d’hier au niveau de la salle de réunion de l’APW afin de débattre des solutions à trouver pour mettre fin à cette nouvelle crise.
Houria Alioua & Mohamed Ali Algmi
Une quarantaine de blessés et des édifices publics saccagés : Emeutes du logement à Ouargla
par El-Houari Dilmi
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5181682
De violents heurts ont éclaté ce jeudi à Ouargla, au sud du pays, entre jeunes manifestants et forces de l’ordre, après la publication d’une liste des bénéficiaires de 676 logements.
Au moins quarante personnes ont été blessées à Ouargla, dont 22 éléments des forces de l’ordre touchés par jets de pierre. Dix huit (18) autres jeunes manifestants, indisposés par les gaz lacrymogènes ou par des tirs de balles en caoutchouc, ont également été hospitalisés. En effet, des affrontements ont éclaté ce jeudi autour du vieux Ksar, au centre-ville où le siège de la daïra a été incendié ainsi que le siège de la CNEP-Banque, la BADR, la CNAS, le siège de la CAAR, qui ont également été saccagés. Des pneus brûlés et autres objets hétéroclites ont été dressés au travers des rues pour empêcher l’avancée des forces anti-émeutes. Plusieurs édifices publics ont également été saccagés, deux véhicules particuliers, une agence de téléphonie (Mobilis), la fourrière communale, l’unité de la SNTA, ce qui a contraint la police anti-émeute à intervenir pour rétablir l’ordre, en usant de gaz lacrymogène et de tirs de balles en caoutchouc.
La contestation sociale qui agite cette région du pays depuis plusieurs semaines s’en est trouvé du coup exacerbée, avec le rejet de cette liste de bénéficiaires de logements socio-locatifs que de nombreux jeunes estiment truffée d’irrégularités et autres passe-droits. Une enquête sur cette liste décriée sera menée et supervisée par le wali lui-même, selon l’agence APS qui cite les services de la wilaya de Ouargla. « Outre la voie de recours, une enquête sera déclenchée sur l’ensemble de la composante de cette liste préliminaire », a expliqué la même source.
Le wali a en outre annoncé qu’une tranche d’un millier de logements, est pour la première fois mise en attribution en une seule opération, dans la daïra d’Ouargla.
Ce quota est destiné à la résorption de l’habitat précaire (890) et le reste dans le cadre du logement public locatif, a-t-il précisé, en signalant que la liste de logements rendue publique mercredi et ayant suscité un large mouvement de protestation,» n’est que préliminaire». «La voie de recours est ouverte» et une enquête, qu’il supervisera «personnellement», sera déclenchée sur «l’ensemble de la liste» de logement décriée, pour conforter dans leur droit les personnes y ouvrant droit et en exclure, éventuellement, les indus bénéficiaires, «dans la totale transparence et le strict respect de la réglementation», a souligné M. Bouguerra.
Une tranche de ces logements est retenue pour la commune de Rouissat et a été rendue publique également le même jour.
Appelant la population locale à être confiante quant à la volonté des pouvoirs publics de répondre à l‘ attente des citoyens en la matière, le chef de l’exécutif de la wilaya a annoncé, en outre, l’attribution de 890 autres logements sociaux destinés à la résorption de l’habitat précaire, dans le courant de ce mois d’avril, et pour la seule commune de Ouargla.
Il a fait état, en outre, du lancement en chantier, dans le courant du mois d’avril, d’un programme de 700 autres logements sociaux destinés à la résorption de l’habitat précaire, pour la seule commune d’Ouargla.
«Cette liste comporte de nombreux cas de bénéficiaires n’ouvrant pas droit, voire des personnes étrangères à la région, au moment où de nombreux habitants d’Ouargla attendent vainement depuis plusieurs années de figurer sur une des listes d’attribution de logements sociaux», selon les témoignages des contestataires en colère. Le chef de daïra d’Ouargla a expliqué, de son coté, que les contestataires de cette liste « disposent d’un délai réglementaire de 8 jours pour formuler des recours au terme duquel il sera déclenché une phase d’étude de ces recours et une révision éventuelle de cette liste ; plusieurs recours ont été déjà introduits», a-t-il ajouté à ce propos.
via Une quarantaine de blessés et des édifices publics saccagés : Emeutes du logement à Ouargla.